Collection(s) : Anthropologie critique
Paru le 09/09/2014 | Broché 188 pages
Public motivé
Comment en sommes-nous arrivés aujourd'hui à vouloir tout nous approprier ?
Si l'appropriation est devenue une conduite réactive à une situation de totale dépendance, l'illusion salvatrice qu'elle véhicule ne lui vient pas de nulle part, mais d'un double héritage contradictoire. Le premier, une confiance aveugle dans les pouvoirs du propre et de la propriété qu'aucune crise, aucun revers, aucune ruine ne parviennent à ébranler durablement. Un deuxième héritage, aux antipodes de l'égocratie actuelle, a fait de l'appropriation le ressort d'un combat collectif contre les modes de vie sociale aliénés et aliénants, en faveur de la reconception de valeurs commune génératrices de présent. Artistes et activistes ont contribué au processus métamorphique du quotidien. Les enjeux demeurent mais les cartes se brouillent quand, au tournant du siècle, l'appropriation devient un levier de l'économie de l'immatériel.
Gaëtane Lamarche-Vadel, professeure de philosophie esthétique à l'Ensa, écrit des essais sur le secret, puis oriente ses recherches sur art/ville/espace public : De ville en ville, l'art au présent, l'Aube, 2001, La gifle au goût public... et après ? La différence, 2007, Chronique du chantier de l'arsenal, Ensadijon/Presses du réel, 2013. Elle est membre du collectif de rédaction de Multitudes.