Portrait(s) de Sarah Bernhardt : exposition à la Bibliothèque nationale de France, galerie Mazarine, 3 octobre 2000-14 janvier 2001

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 207 pages
Poids : 565 g
Dimensions : 18cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782717721133

Portrait(s) de Sarah Bernhardt

exposition à la Bibliothèque nationale de France, galerie Mazarine, 3 octobre 2000-14 janvier 2001

chez Bibliothèque nationale de France

Collection(s) : Portraits

Paru le | Broché 207 pages

Tout public

28.97 Indisponible

Quatrième de couverture

Une mythologie incertaine entoure aujourd'hui la personnalité de Sarah Bernhardt. Célèbre actrice du XIXe siècle égarée dans le XXe, cette femme audacieuse et téméraire, scandaleuse aussi, incarna magistralement le somptueux théâtre d'Hugo, Dumas, Sardou, Rostand. Mais elle fut aussi une extravagante voyageuse, partout attendue et désirée, qui s'attira les surnoms les plus insolites, et fit la une des journaux satiriques qui se repaissaient de ses excentricités. Elle importa en France l'art de la réclame.

Expression parfaite de ce que Cocteau appela «les monstres sacrés», elle affichait un penchant alors en vogue pour la morbidité qu'elle érigea en genre dans ces inoubliables scènes d'agonie de La Dame aux camélias ou de L'Aiglon. Cette comédienne fut une femme de cœur, forte d'une vie intérieure assumée, d'une religiosité confinant au mysticisme, généreuse aux limites de la ruine, et elle fit la fortune ou la célébrité des peintres et écrivains de son entourage.

Usant de tous ses dons, elle fut à son tour attirée par le ciseau, la plume et le pinceau. Son style «sarahbernhardtesque» influença la mode, les peintres, la littérature, les arts décoratifs. Les maîtres de l'affiche, les joailliers, les céramistes, Mucha, Lalique, Gallé, ont été lancés par Sarah. Elle inspira ou intrigua aussi Gustave Moreau, Burne-Jones, Rossetti et toute l'école préraphaélite, mais encore les essayistes, écrivains et poètes, Montesquiou, Goncourt, Wilde, Jean Lorrain, Huysmans, James et Proust, qui puisèrent en elle les élans d'une inspiration rare dans le mystère des créatures auxquelles elle donnait un semblant de réalité.

Déterminée, elle fut aux côtés de Zola une ardente avocate de la cause d'Alfred Dreyfus. Protégée comme un trésor national, elle finit par accepter de quitter Paris au moment de la Grande Guerre. Bien qu'une amputation l'eût mutilée, son patriotisme lui dicta une ultime tournée américaine pour fléchir l'isolationnisme outre-Atlantique.

Cent ans après la création du triomphal Aiglon, ce Portrait(s) donne à revoir une Sarah plus vraie à la scène et plus scénique à la ville, dans une quête incessante de transcendance au quotidien, surtout perçue par ses contemporains étrangers. Sa présence, où qu'elle fût annoncée, créait l'événement. «Dieu est là», disait-elle, lorsqu'elle se savait au sommet de son art.