Portraits de l'exil : Paris-New York : dans le sillage d'Hannah Arendt

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 188 pages
Poids : 800 g
Dimensions : 24cm X 32cm
Date de parution :
ISBN : 979-10-90167-05-6
EAN : 9791090167056

Portraits de l'exil

Paris-New York
dans le sillage d'Hannah Arendt

de

chez Musée du Montparnasse

Paru le | Broché 188 pages

Tout public

25.00 Indisponible

texte d'Anne Egger | avec la participation de Barbara Cassin, Françoise Balibar, Alain Badiou | préface Jean Digne | avant-propos Peter Stein


Quatrième de couverture

À l'occasion de la toute première exposition des photographies de Fred Stein dans un musée français, ce catalogue présente les portraits d'une centaine d'intellectuels, d'artistes, de scientifiques, d'hommes politiques ayant vécu pour la plupart un double exil entre 1933 et 1942 : contraints à l'exode, ils ont d'abord fui l'Allemagne nazie, puis l'Europe en guerre.

Des clichés réalisés par un homme lui-même victime et témoin de ces départs forcés, et qui a découvert la photographie à Paris. Ou plutôt que la photographie a choisi : ayant reçu comme cadeau de mariage un Leica en 1933, Fred Stein s'est mis à arpenter tous les quartiers de Paris pour devenir un reporter des rues. «Le Leica m'a enseigné la photographie», disait-il.

Cet ami de Robert Capa et de Gerda Taro - qu'il est le seul à avoir immortalisés ensemble à la terrasse d'un café - a exposé aux côtés des plus grands photographes d'avant-garde : Brassaï, Cartier-Bresson, Man Ray, Dora Maar, André Kertész... dans la célèbre galerie de la Pléiade en 1935-1937.

Fred Stein fréquentait le milieu des réfugiés et celui de l'intelligentsia française, qui combattaient pour la dignité, la liberté de penser, la liberté de créer. Ses premiers portraits sont ceux d'André Malraux, de Willy Brandt, d'Arthur Koestler... Il en réalisera ensuite plus d'un millier à Paris et à New York, quasiment inédits en France jusqu'à aujourd'hui.

Son oeuvre est un magnifique témoignage non seulement de la vie intellectuelle pendant les années sombres de l'avant-guerre à Paris, mais également de la migration des plus grands esprits vers l'Amérique, de la force de l'histoire et de la résistance humaine.

Voici enfin l'occasion de découvrir la vie étonnante et ignorée d'un photographe aussi érudit qu'humaniste, et les secrets de son métier. Fred Stein portait un réel intérêt à ses modèles, aussi curieux d'engager de longues discussions avec eux que de les saisir, avec son appareil, à la seconde où ils se détendaient et, oubliant l'objectif, se révélaient. D'où ces clichés d'un grand naturel et d'une qualité remarquable.

Biographie

Barbara Cassin est l'une des premières traductrices d'Hannah Arendt en français (La Crise de la culture ; Vies politiques). Elle a notamment publié Ontologie et politique. Hannah Arendt (en collaboration, Tierce, 1989, repris sous le titre Politique et pensée, Payot Rivages, 2004), L'Effet sophistique (Gallimard, 1995) et, avec Alain Badiou, Heidegger. Le nazisme, les femmes, la philosophie (Fayard, 2010). Après la publication au Seuil du Journal de pensée, Alain Badiou et Barbara Cassin ont entrepris la publication chez Fayard de la traduction des OEuvres complètes d'Hannah Arendt, éditées par Jérôme Kohn.

Françoise Balibar est physicienne. Professeur émérite à l'Université Paris VII-Diderot et spécialiste d'Albert Einstein. De 1982 à 1992, elle a dirigé l'équipe du CNRS chargée de la traduction et de la présentation de six volumes de textes d'Einstein (textes scientifiques, politiques, philosophiques et correspondance).

Alain Badiou a publié une quarantaine de livres entre 1964 et aujourd'hui. Il est philosophe (L'Être et l'événement, Le Seuil), dramaturge (La Tétralogie de Ahmed, Actes Sud), romancier (Calme bloc ici-bas, POL). Il est aussi connu pour son engagement politique (L'Hypothèse communiste, Lignes). Il entretient avec Hannah Arendt un rapport fait d'admiration vive, singulièrement pour son génie historique, dont son analyse de l'impérialisme est le point culminant, et de contestation philosophique, singulièrement en ce qui concerne sa réduction de la politique à un exercice du jugement et la suspicion dont elle frappe les séquences révolutionnaires. Quant à l'étiquette sociale, Alain Badiou est professeur émérite à l'École Normale Supérieure.

Fred Stein (1909-1967), né à Dresde, il aurait pu devenir un brillant avocat ; mais l'avènement du régime nazi anéantit tous ses projets. Exclu pour raisons raciales et politiques, il est contraint de fuir l'Allemagne en 1933. C'est à Paris, où il vit pendant six ans, qu'il découvre sa vocation de photographe. Il réalise d'abord des clichés expressionnistes de cette ville qu'il apprend à connaître et à aimer. L'afflux de réfugiés, qui comptent nombre d'intellectuels, et les grands rassemblements pour la paix - avant le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale - lui permettent des rencontres inoubliables. Il devient le premier portraitiste de l'exil. Subissant la folie de son époque, il est interné dans les camps français avant de quitter Marseille, grâce à Varian Fry, pour gagner les États-Unis. Là, arpentant inlassablement New York de Manhattan à Harlem, il continue à photographier tous ceux qu'il considère comme les grands penseurs du XXe siècle.

Anne Egger, spécialiste des mouvements artistiques du début du XXe siècle, elle est essayiste. Sa biographie de Robert Desnos, parue chez Fayard en 2007, a reçu la bourse Thyde Monnier (Société des gens de lettres, 2007) et la médaille d'argent du prix Émile Faguet (Académie française, 2008). Elle a notamment été commissaire des expositions Robert Desnos. Des mots et des images à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris en 1999 et Un nomade à Paris : André Masson au musée du Montparnasse en 2010-2011.