Paru le 20/10/2023 | Broché 494 pages
Public motivé
édition établie par Jérôme Lamy, Sébastien Plutniak, Olivier Schlaudt et al. | introduction de Jérôme Lamy & Robert Ferro | traduit de l'allemand par Didier Debord & Robert Ferro
Pour une autocritique du marxisme
L'oeuvre écrite de Julius Dickmann est non seulement un témoignage des crises, des guerres et des révolutions de la première moitié du XXe siècle mais, aussi et surtout, un legs offert à l'avenir par l'un des francs-tireurs les plus singuliers du marxisme. Aussi riche que méconnue, cette oeuvre comprend des articles d'intervention dans l'actualité politique autrichienne et allemande d'alors, des essais de théorie marxienne et des correspondances avec d'autres marxistes hétérodoxes tels que Boris Souvarine, Lucien Laurat ou Karl Korsch. Porté par une lecture critique et originale de Marx qui lui permet de dégager les possibilités d'émancipation que recèle la théorie de l'auteur du Capital de la vision productiviste qui lui est parfois attachée, Dickmann nous apparaît aujourd'hui comme un précurseur de l'écosocialisme.
Né le 8 décembre 1894, Julius Dickmann fut membre de la Fédération internationale des socialistes révolutionnaires et, pendant un temps, du jeune Parti communiste d'Autriche. Mais c'est surtout dans le travail théorique de renouvellement critique qui marque l'extrême gauche social-démocrate de l'entre-deux-guerres qu'il s'illustre, publiant dans Die Neue Zeit, Der Kampf, Die Wende (sa propre revue) ou La Critique sociale de Souvarine. Juif, expulsé de chez lui par les SS dès novembre 1938, la surdité dont il était affecté lui valut probablement d'être exécuté peu après sa déportation au ghetto d'Izbica en mai 1942.
