Collection(s) : Pour comprendre
Paru le 16/02/2016 | Broché 191 pages
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Il est évident que le simple fait d'avoir des obligations envers les animaux n'implique en aucune manière que nous les considérions en «eux-mêmes» c'est-à-dire comme des êtres ayant une «valeur intrinsèque». En effet, nous pourrions contracter des obligations quant au bien-être des animaux dans les laboratoires d'expérimentation - en diminuant leurs souffrances - sans pour autant les considérer comme des êtres ayant une subjectivité propre.
En d'autres termes, il s'agit de s'interroger sur la possibilité de reconnaître à l'animal une dignité comme on reconnaît à l'homme des droits et un statut. De ce fait, reconnaître à l'animal le statut d'être sensible semble impliquer l'idée que ce dernier doit avoir des droits, mais toute la question revient à s'interroger sur l'analogie entre les droits de l'animal et ceux de l'homme. Mais on peut craindre, en vertu de la pluralité des sens conférés à l'animal, une hiérarchie parmi les espèces. Or, introduire une hiérarchie parmi les êtres vivants, c'est défendre la thèse du spécisme, c'est-à-dire une discrimination selon l'espèce.
Laurence Harang est professeur de philosophie au lycée Bonaparte à Toulon, et militante de la cause animale. Elle a soutenu sa thèse à Aix-en-Provence en mai 2000 : «Rationalité de l'action et rationalité de la décision.» Elle a publié en 2012 La valeur morale des motifs de l'action (L'Harmattan) et en 2013 Agir gratuitement, la grande illusion (Presses de la Renaissance).