Collection(s) : Penser-Croiser
Paru le 18/04/2008 | Broché 121 pages
Public motivé
traduit de l'espagnol par (Bolivie) Etienne Dobenesque | préface Pablo Stefanoni et Marc Saint-Upéry
Une analyse des luttes sociales dans l'hémisphère Sud qui ne soit pas signée d'un intellectuel du Nord, ni d'un penseur «hégémonique». Une élaboration théorique qui se déploie au cours même des expériences d'organisation et de révolte, accompagnant les événements au lieu de les englober. Et le croisement du projet communiste avec les formes communautaires, de l'universalité concrète du combat social avec l'indianité comme forme de vie - aussi loin du folklore multiculturaliste que du préjugé anti-communautariste de la gauche traditionnelle. Ce sont ces trois choses rares, surtout sous nos cieux, qu'accomplit ici Álvaro García Linera. Ce texte fondateur du «vice-président sociologue» bolivien étudie les trois modes d'organisation successifs du peuple bolivien, la forme-syndicat, en déclin comme partout, la forme-multitude, en un sens puissamment égalitaire, et la forme-communauté, synthèse pratique de luttes transversales et de singularités indigènes. Il a été écrit après la «guerre de l'eau» de Cochabamba (2000), quand les usagers d'une petite cité andine se soulevèrent en commune populaire contre la firme fournissant l'eau de la ville. Et il trace des pistes précieuses pour repenser, au-delà du cas bolivien, l'imaginaire et les tactiques d'une gauche de combat.
Né en 1962, devenu sociologue après avoir été activiste radical (notamment au sein de l'Armée de Guérilla Tupac Katari, ce qui lui vaudra d'être torturé et emprisonné), Álvaro García Linera est depuis 2005 vice-président de la république bolivienne. À la fois intellectuel et homme d'État, il est l'auteur de plusieurs livres, inédits en français, mêlant marxisme et indianisme.