Paru le 07/04/2022 | Broché 447 pages
Public motivé
présentation et édition de Paul Bouffartigue et Caroline Lanciano-Morandat
Utilisées tant par les gestionnaires de l'industrie que par les administrateurs des États, les sciences humaines et sociales ont pris la forme de multiples enquêtes. Chacune d'entre elles donne lieu à des hypothèses et utilise des notions appropriées à son projet originel.
De ce fait, ces recherches peuvent difficilement être combinées ou synthétisées : les mêmes mots s'appliquent à des réalités différentes ; les disciplines s'ignorent les unes les autres ; les sociologues inventent une psychologie particulière à leur convenance ; les économistes ignorent les structures collectives ; et les psychologues ne discernent dans le donné que les affections du sujet individuel...
Il convient donc de restituer, par-delà la variété des langages et des méthodes, l'objet commun à toutes ces sciences. Et, par suite, de décrire, à tous les étages du système, les mouvements qui recomposent en permanence les figures du collectif. On pourra alors donner sens à ces phénomènes sociaux énormes, ignorés pourtant de la science officielle ou considérés comme négatifs : les grèves, les conflits, les colonisations, les révoltes, les guerres... L'enquête épistémologique menée avec rigueur oblige ainsi à restituer les aspects politiques de l'évolution planétaire, elle met au jour les profondes transformations qui altèrent obscurément la logique même de l'organisation capitaliste du monde.
Pierre Rolle, sociologue au CNRS, explicite dans les quatre essais réunis ici la nécessité de recourir à une « sociologie du mouvement ».
Paul Bouffartigue et Caroline Lanciano-Morandat, eux aussi sociologues, ont rassemblé des analyses et des documents propres à éclairer les travaux de Pierre Rolle et à les situer dans l'histoire récente de la discipline comme dans sa vie personnelle.