Paru le 21/01/2010 | Broché 170 pages
traduit de l'allemand par Lucie Roignant
« Impatient, drôle, essentiel... ce type de reportages est indispensable à notre époque. »
Robert Musil
Prises de vue est constitué de vingt reportages littéraires extraits du Reporter enragé (1924), un recueil qui valut à son auteur la reconnaissance du public et de la critique.
Après nous avoir narré l'hilarante histoire de ses tatouages, Kisch soliloque au fond de la mer en scaphandre, dissèque des puces - celles de Clignancourt - et rencontre le bourreau de la ville de Vienne. On le trouvera encore parmi des migrants slovaques en France, avec les pêcheurs de harengs de la Baltique, dans les bas-fonds de Londres, à la Bourse de fret de la City, à Essen - royaume des Krupp -, ou avec les chauffeurs d'un géant des mers.
Si dans ses bagages Kisch n'oublie jamais une bonne dose d'humour et d'insolite, voire d'autodérision, il reste à l'affût des injustices sociales. Pourtant, au-delà du témoignage du journaliste, ses écrits, où l'on croise Schiller, Goethe, Heine et Emma Bovary, demeurant éminemment littéraires et poétiques.
Parmi l'héritage de la bouillonnante Mitteleuropa, les articles de Kisch trouvent leur place au côté de ceux de Karl Kraus et de Joseph Roth.
Egon Erwin Kisch (1885-1948) est né et mort à Prague. Réformé à cause de son comportement « anarchiste et indiscipliné », il participe en novembre 1918, en tant que Garde rouge, à la révolution à Vienne avant d'adhérer à la Fédération des socialistes révolutionnaires. Après l'arrivée au pouvoir des nazis, Kisch figure sur la première liste des écrivains interdits. S'ensuit un long exil au cours duquel il parcourt le monde et concrétise son ambition de reportages littéraires, aux États-Unis, en Australie, en Espagne pendant la guerre civile, au Mexique...
