Collection(s) : Magellane
Paru le 09/01/2014 | Relié 349 pages
Public motivé
traduction du portugais de Joao Viegas | traduction du chinois de Pascale Girard | traduction de l'anglais d'Odile Demange
« Brûlez tout ce qui est chinois » s'écrie Cristóvão Vieira ; ils enlèvent de « jeunes enfants pour les faire rôtir et les manger » s'insurge Dai Jing, rédacteur de la monographie du Guangdong. La première ambassade des Portugais en Chine fait suite à leur conquête de Malacca, en août 1511, et à leur entrée dans les réseaux de commerce de l'Insulinde. Tomé Pires, chargé de conduire la mission auprès de l'empereur de Chine, débarque à Canton en septembre 1517. Cependant, la présence des Portugais est loin d'être amicale : ces derniers explorent la rivière des Perles et tentent d'édifier une forteresse à son embouchure. De plus, une ambassade malaise vient dénoncer les exactions des nouveaux maîtres de Malacca. L'empereur, apprenant les crimes et les méfaits des Portugais, leur oppose une fin de non-recevoir : l'audience de Tomé Pires n'aura pas lieu. En septembre 1523, les autorités impériales font exécuter vingt-trois prisonniers portugais à Canton.
Cet ouvrage réunit, pour la première fois, des sources occidentales et des sources chinoises. Il associe des témoignages directs et des textes élaborés à distance des événements. Le dossier documentaire invite à réfléchir sur la mémoire de ce premier contact, tant du point de vue des Portugais que des Chinois. Tandis que João de Barros affirme que les Portugais voulaient « se lier d'amour et d'amitié avec l'empereur », plusieurs textes chinois notent la puissance de ces nouveaux canons qui grondent « comme le tonnerre ».
Ancienne élève de l'ENS de Fontenay Saint-Cloud, Pascale Girard est maître de conférences en histoire moderne à l'Université Paris-Est Marne-la-Vallée (laboratoire ACP). Elle est l'auteur de plusieurs travaux sur les missions ibériques en Chine aux XVIe et XVIIe siècles, dont le Voyage en Chine d'Adriano de Las Cortes (Chandeigne 2001).
De double formation juridique et philosophique, João Viegas est avocat au barreau de Paris. À côté d'articles et de travaux consacrés au droit ou à l'histoire du droit, il traduit depuis de nombreuses années des classiques de la littérature portugaise, dont La mission d'Ibiapaba. Le père António Vieira et le droit des Indiens (Chandeigne 1998).