Paru le 28/03/2011 | Broché 69 pages
Dans Processionnaires, les chenilles sont plus qu'une métaphore, elles sont l'objet focalisé, presque subliminal, qui sert d'axe de réflexion et d'imaginaire. Elles sont suffisamment communes, et connues de tout un chacun, pour qu'elles soient un objet d'évidence et de mystère.
Ce recueil de poèmes associe l'humour, tout un univers historique (les poilus), des réalités rugueuses (« la chaussure déterminée de la mort »), des allusions érotiques, le mystère de l'évolution humaine (« reliques de la première main », « rappellent à la peau / sa première naissance ») et une sorte de cruauté radicale (« étrangler le pin »).
C'est la juxtaposition comme aléatoire de ces coups de sonde qui donne son efficacité au texte.
On devine la tension entre l'observation (« Il reste sur le bois / leur empreinte ») et la dimension visionnaire.
Je crois qu'un des mérites de ce recueil est de capter l'esprit du lecteur au détour d'un mot : « monstres » à propos des chenilles, « saveur ordinaire » pour un « massacre de masse », ...
« l'histoire d'un peuple
qui en silence
ressuscite ».
Gilles Lades
Thomas Duranteau, né en 1979 à la Rochelle, vit aujourd'hui à Aixe sur Vienne (87) où il est professeur d'histoire-géographie et se consacre à la poésie et à la peinture.
Il a publié trois ouvrages de poésie : Lucilie bouchère (Clapàs, 2000), L'appétit de la mort (Clapàs, 2009, avec neuf créations originales de Lydie Arickx) et Bouchée à la ruine (Livre-poème, Le Cadran Lignée, 2011).
Il a également publié des poèmes dans diverses revues ou collectifs : Les Hommes sans épaules, Friches, 7 à dire, Coup de soleil, Comme en poésie, Inédit nouveau, Contre-allées, Ecrit(s) du nord...