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Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 151 pages
Poids : 230 g
Dimensions : 13cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-919171-10-1
EAN : 9782919171101

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de

chez Ed. les Hauts-Fonds

Paru le | Broché 151 pages

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sélection de poèmes traduits de l'anglais par Marie-Thérèse Castay, Paol Keineg et Jean-Yves Le Disez


Quatrième de couverture

Cependant, que ce soit au pays de Galles ou ailleurs, au lieu qu'on le rejette, son public ne cesse de grandir et, jusqu'aux années 1990, chacune de ses publications est acceuillie comme un événement. Pendant ces années, R.S. Thomas se bâtit une légende - et on la bâtit pour lui - à force de contradictions. Il est prêtre de l'Eglise anglicane dans un pays qui tient celle-ci pour le symbole de la domination anglaise. Nationaliste, il ne rejoint pas Plaid Cymru, le parti national gallois, parce que celui-ci fait siéger ses élus au Parlement de Westminster. Par contre il soutient un groupe violent qui met le feu aux maisons de vacances qu'achètent les Anglais, alors que les Gallois sont peu enclins à la violence. Il parle le gallois, prêche dans cette langue, écrit de la prose en gallois, mais tous ses poèmes sont écrits en anglais.

D'abord considéré comme le poète de la ruralité, il n'exalte pas les paysans, bien au contraire, tout en exprimant sa compassion pour les difficulités de leur vie. Poète gallois, il fustige ses compatriotes, prêts à vendre leur droit d'aînesse contre un plat de lentilles. Au cours des années, son oeuvre se fait progressivement plus métaphysique, mais sans le mysticisme de la transfiguration et de la résurrection. Sa conception tragique de la vie, sa vision d'un Dieu silencieux, absent, son combat contre la machine et le matérialisme, tout cela souvent désarçonne.

Il meurt en l'an 2000, à l'âge de quatre-vingt-sept ans.

Quelqu'un doit avoir eu l'idée de me placer ici ;
Ce n'est pas moi.
Qu'est-ce que j'y trouve à mon goût ?
Chaque année l'herbe repousse verte ;
La terre poursuit sa rotation.
Là où on aurait pu trouver les baies plus amères
De la vérité, de la beauté pousse. La raison tempère
Les humeurs les plus orageuses du coeur.

Mais ce qu'il devrait y avoir de plus sûr dans la vie
Est ébranlé par le désespoir :
L'image dure que me renvoient
Les miroirs et les yeux de mes amis.
C'est la raison pour laquelle l'air se raréfie
Près de la narine et sèche jusqu'à la croûte.

Biographie

Au XXe siècle, deux poètes gallois de langue anglaise ont porté le même nom : R. S. (Ronald Stuart) Thomas, né en 1913, Dylan Thomas, né en 1914. Le deuxième écrase le premier par sa flamboyance, sa réputation mondiale. S'il est difficile d'être poète au pays de Galles après Dylan. R.S. n'entrera jamais en rivalité avec son cadet. Dylan meurt en 1953 à l'âge de trente-neuf ans, et R.S. publie son premier recueil important, Song at the Year's Turning, deux ans plus tard. Dans le concert de la poésie galloise, Dylan Thomas tient les grandes orgues, R.S. Thomas fait entendre sa petite musique à l'harmonium.
Dès la parution de ce livre, le monde littéraire anglais lui fait fête. Les Gallois, flattés de cet intérêt, sont plus réservés et s'interrogent sur un auteur qui ne flatte pas l'image qu'ils peuvent avoir d'eux-mêmes. L'homme ne se livre pas, ne joue pas le jeu de la célébrité, envoie parfois promener les journalistes. Alors qu'on a fait de Dylan Thomas le prototype du poète gallois, exubérant, alcoolique, déclamatoire, R.S. Thomas écrit une poésie exactement à l'opposé : stricte, sévère, méditative.