Paru le 24/03/2022 | Broché 267 pages
Tout public
Comment désigner les vainqueurs et les vaincus d'une guerre moderne ? La notion de victoire repose-t-elle sur l'occupation du territoire ennemi, ou bien sur l'asservissement d'une population ? À l'inverse, doit-on parler de défaite au moment de la cessation des affrontements sur le champ de bataille, ou plutôt le jour de la signature du traité de paix ?
S'il est aujourd'hui communément admis que la Grande Guerre s'est soldée par une victoire des forces de l'Entente sur l'Allemagne, la situation semble en réalité bien plus complexe : dès l'arrêt des combats le il novembre 1918, des voix parmi les Alliés expriment le regret que la guerre n'ait pas été portée sur le territoire allemand. Pis, Foch déclare en 1919 : « Ce n'est pas une paix, c'est un armistice de vingt ans », et Clemenceau est vite surnommé le « Perd-la-victoire ».
À travers la date symbolique du 11 novembre, cet ouvrage propose une relecture de la « der des der » et surtout une formidable enquête politique, économique et sociale sur sa postérité. Du 11 novembre 1919, quelques mois après la signature du traité de Versailles, au 11 novembre 2018, qui commémore les cent ans du conflit mondial, en passant notamment par le 11 novembre 1938 au lendemain de la nuit de Cristal, Jean-Michel Steg démontre que ce sont bien tous les belligérants européens qui ont perdu la Première Guerre mondiale.
Jean-Michel Steg est diplômé de Sciences Po Paris et docteur en histoire. Sa thèse, soutenue en 2019, porte sur la mort au combat pendant la Première Guerre mondiale. Il est aussi l'auteur de 22 août 1914. Le jour le plus meurtrier de l'histoire de France, Ces Anglais morts pour la France et La Fayette, nous voici !.