Qui a peur de Denis de Rougemont ?

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 81 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782940257294

Qui a peur de Denis de Rougemont ?

de

chez Ed. G d'encre

Paru le | Broché 81 pages

Tout public

12.00 Indisponible

Quatrième de couverture

Dans Le Péril Ford paru en février 1928 dans la revue française Foi et Vie, Denis de Rougemont écrivait : On a trop dit que notre époque est chaotique. Je crois bien, au contraire, que l'histoire n'a pas connu de période où les directions d'une civilisation apparaissent plus nettement.

Un certain ordre s'élabore, ou, pour mieux dire, une organisation générale de la vie mondiale. Toutes les forces du temps y concourent obscurément ; et pour peu que cela continue, pour peu que la bourgeoisie intellectuelle persiste à jouer l'autruche, l'avènement de cette organisation toute-puissante n'est plus qu'une question de quelques années.

En développant plus loin ces propos qui n'ont rien perdu de leur actualité, Rougemont traitait de la figure d'Henry Ford, hautement symbolique de l'Ordre Mondial en train de s'instaurer. Et de préciser : Je dis que les êtres doués de quelque sensibilité spirituelle deviennent, par le seul fait de demeurer eux-mêmes dans un monde «fordisé» des anarchistes. Car l'esprit n'est pas une faculté destinée à meubler nos instants de loisirs. Il a des exigences et ces exigences sont en contradiction avec le développement que la technique impose au monde moderne.

Le jeune penseur, il avait 22 ans, ajoutait enfin qu'à son avis, le but de Ford... n'est pas uniquement de construire des autos, mais de fabriquer des hommes selon son idéal. Ces propos préfiguraient les thèmes et interrogations prophétiques du Meilleur des mondes de 1932 dans lequel Aldous Huxley décrit les esclaves heureux, mécanisés, fabriqués industriellement, d'un totalitarisme technologique où Ford a remplacé symboliquement Jésus-Christ.

Un totalitarisme dans lequel tout est permis, sauf la liberté.

Biographie

Romancier et dramaturge, Roger Favre est né au Locle en 1942. Après une formation à l'Ecole d'Art de La Chaux-de-Fonds comme créateur de bijoux, il a pratiqué cent métiers «pour explorer les mille univers dont le monde est fait». C'est du théâtre de la vie quotidienne que tous ses récits sont tirés. Les sept romans qu'il a publiés jusqu'ici aux Editions Zoé de Carouge (GE) ne sont pas sans rappeler le ton picaresque de Jaroslav Hasek et son soldat Chveik. La presse l'a aussi qualifié de «rabelaisien protestant». Il collabore parfois à la revue Ecriture de Lausanne ainsi qu'à la Nouvelle Revue neuchâteloise. Il produit des spectacles pouvant inclure des récitations de textes, de la musique, de la danse, du mime ou des projections. Son engagement d'écrivain dans la lutte pour la prévention de l'illettrisme lui a valu le Prix Alpha 1997 de la Commission nationale suisse pour l'UNESCO.