Paru le 03/10/2012 | Relié sous jaquette 319 pages
Tout public
Avec les fresques de la chambre de la Signature, au Vatican, Raphaël contribue à définir un style, le classicisme, qui va marquer l'art occidental jusqu'au XIXe siècle au moins. Pourtant, quand il arrive à Rome en 1508, après un long apprentissage à Florence où il n'a pratiquement peint que des Vierge en série, rien ne laissait penser que ce jeune homme de vingt-cinq ans allait devenir l'auteur, en quelques mois à peine, d'une peinture aussi élaborée, grandiose et équilibrée. Aux yeux des hommes de son temps, il incarne d'abord celui qui permet à l'artiste de s'extraire de la classe des artisans pour accéder à la sphère prestigieuse des intellectuels et des hommes de pouvoir.
L'ambition de cet ouvrage est de restituer la trajectoire de Raphaël dans le contexte politique, historique et artistique de cette période de bouleversements, entre le XVe et le XVIe siècle, entre les guerres d'Italie et la Réforme. Les nombreux documents d'époque, dont certains sont pour la première fois accessibles en français, tentent de cerner au plus près la personnalité du peintre, en évoquant ses rapports d'admiration et de rivalité avec ses collègues (Léonard de Vinci, Michel-Ange, Sebastiano del Piombo), ses relations avec ses commanditaires (Jules II, les Médicis, Agostino Chigi), sa complicité avec ses amis (Baldassare Castiglione, Pietro Bembo. Bramante). Il en ressort l'image d'un artiste plus complexe qu'il n'y paraît, intéressé par toutes les formes d'art, archéologue autant qu'historien de l'art, architecte de la basilique Saint-Pierre, capable d'une réflexion sur le confort domestique et inventeur de la forme moderne de la tapisserie, pratiquant la citation jusqu'au plagiat tout en organisant la promotion de ses réalisations grâce à la gravure.
Cette histoire d'une vie d'artiste, retracée année par année, est ponctuée de commentaires d'oeuvres parmi les plus célèbres ou représentatives de son style et de son évolution, car, pour peu que nous sachions les regarder, elles demeurent le meilleur document sur le peintre.
Joséphine Le Foll
est titulaire d'une thèse d'histoire de l'art, soutenue en 2009 à l'École des hautes études en sciences sociales, sur Paolo Veronese et l'iconographie de l'art vénitien.
Elle est l'auteur de plusieurs livres sur la Renaissance italienne : Le Christ et la femme adultère (2001, Desclée De Brouwer), Suzanne et les vieillards (2002, Desclée De Brouwer), L'Atelier de Mantegna (2008, Hazan).
