Paru le 21/08/2013 | Broché 107 pages
Pour rapt, une grande cohérence, faite de reprises, de progressions qui tracent un espace à ce qui se dérobe au creux même de la parole et interrogent la figure du poète aujourd'hui, c'est-à-dire pour nous :
Être assiégé dans sa parole et aussi poussé au dehors, les "chiens" guettant
Être dans notre monde coupé-relié au plus ancien, dans une tension presque sans consolation possible
Pouvoir encore dire la possibilité d'amour-déchirure-silence sans illusion mais avec un oeil mat
Sentir comment la mort prend orphée au collet à travers l'expérience des dernières heures de Segalen. Mais en même temps, comment autre chose s'ouvre
Que vient découvrir le poème avec pour prétexte Max Jacob : polyphonie, travail de la voix, contretemps, pour composer un "chant" dont l'entaille fait naître l'écoute
Les 14 stelles sont autant de lieux dits par ce qui les enlève à leur présence-cliché : imperceptibles mouvements, gestes obliques, inaperçus, battements sourds.
La frontière invisible dit concrètement cette ligne de démarcation subreptice que Rimbaud passait
Les deux derniers textes traversent Berlin pour essayer de dire ce qui se construit/se déconstruit en dehors de nous, en nous, comment le poème a affaire avec les temps en nous qui se recoupent et se superposent
François Rannou est né en 1963. Cofondateur en 1990 de la revue La rivière échappée, il codirige désormais une collection à la Lettre Volée. Il a traduit des poèmes de Peter Huchel, d'Emily Dickinson et Sarah Plimpton. Il a consacré un numéro de la revue Europe à la littérature de Bretagne ainsi que les deux volumes de la revue L'étrangère à André du Bouchet. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages.