Collection(s) : Bibliothèque des textes philosophiques
Paru le 07/06/2009 | Broché 297 pages
Public motivé
présentation, traduction et notes par Baldine Saint Girons
Est-ce beau, est-ce sublime ? Pareille question ne surgit qu'au milieu du XVIIIe siècle et avec Burke. Le sublime cesse alors d'être le simple superlatif du beau : il en diffère quant à ses effets, ses moyens et ses principes. D'un côté, un plaisir simple, gratuit et immérité ; de l'autre un plaisir négatif, toujours issu d'une épreuve. Là, des qualités qui suscitent immédiatement l'amour : le délicat, le lisse, le rond, le clair, le doux. Ici, au contraire, des véhicules, dont l'emploi reste contingent et engendre une privation : le grand, le rude, l'aigu, l'obscur, l'âpre. Sensible au beau, je me socialise ; vulnérable au sublime, je suis entamé à vif, prends conscience du terrible et appréhende de nouveaux enjeux. Alors que le beau semble subsister par lui-même, le sublime ne cesse de poser la question du destinataire, car sa vocation est de «nous enflammer d'un feu qui brûle déjà dans un autre» (Recherche, V, 7).
Baldine Saint Girons est Professeur de Philosophie des XVIIe et XVIIIe siècles à l'Université de Paris Ouest Nanterre La Défense.