Collection(s) : Images et patrimoine
Paru le 07/06/2017 | Relié sous jaquette 126 pages
Public motivé
préface Hans-Ulrich Jost
« Le Nyon ! Oh ! Je le connais bien ; n'est-ce pas cette porcelaine à petits bleuets ? » se demande un quidam en 1902. Cet ouvrage remet en question ce lieu commun et, en s'appuyant sur une iconographie et des archives inédites, renouvelle un regard longtemps tributaire de la stylistique tout en réhabilitant l'analyse économique de la manufacture.
Célèbre dans toute l'Europe du XVIIIe siècle, cette production de luxe de l'Ancien Régime helvétique tombe dans l'oubli avant de ressurgir dans l'espace public à partir des années 1860. À travers les expositions, les sociétés des beaux-arts ou le négoce des antiquités, l'« or blanc » nyonnais connaît un engouement sans précédent durant plus d'un siècle. Convoitées, les pièces sortent des maisons patriciennes pour rejoindre les vitrines des collectionneurs de la bourgeoisie triomphante. Manifestation tant d'une esthétique de la discrétion protestante que de la pureté néoclassique, la porcelaine de Nyon permet d'interroger le rapport conflictuel entre art et argent. Transgressant un « tabou », ce livre établit une mercuriale des prix de l'aube du XXe siècle à nos jours et dresse le profil psychosociologique du collectionneur.
Né en 1974, Grégoire Gonin, licencié en science politique de l'Université de Lausanne, est l'auteur d'un mémoire en histoire sur la naissance des courses hippiques en Suisse et les enjeux de l'élevage chevalin, théâtre d'une lutte des classes entre militaires et paysans (La Société pour l'amélioration de la race chevaline dans la Suisse romande en campagne (1872-1914) : un acte manqué de médiation). Après avoir travaillé aux archives du Haras fédéral à Avenches et dans la presse, il enseigne l'histoire et la culture générale à l'École des métiers de Lausanne, et contribue à la rubrique Débats du Temps.