Collection(s) : Sciences des religions
Paru le 03/05/2001 | Broché 189 pages
Tout public
Les Romains étaient considérés par leurs contemporains comme les plus pieux des hommes. Cette piété témoigne cependant d'une conception de la religion fort différente de celle que nous connaissons actuellement. Dans cette brillante synthèse considérée comme un classique. John Scheid nous invite à découvrir une religion civique, axée sur la participation à la vie communautaire. Il démontre, textes à l'appui, que le culte collectif, bien plus que les représentations mythiques ou philosophiques, constituait l'essence même de cette religion. On ne trouve en effet ni l'émotion, ni le sentiment individuel, ni la spiritualité qui caractérisent communément l'Occident chrétien. Les rites fixés par la tradition devaient être scrupuleusement observés et ne souffraient aucune infraction, car le culte remplissait un rôle politique : de la «bienveillance des dieux» dépendaient le salut et la prospérité de la République. Ces pratiques, apparemment mécaniques et exemptes d'intériorité, furent finalement le moyen d'inscrire l'homme, le citoyen, dans sa société et de définir sa place dans l'univers.
Directeur d'études à l'E.P.H.E., Section des Sciences religieuses, de 1983 à 2001, John Scheid vient d'être élu au Collège de France. Il occupera la chaire «Religion, institutions et société de la Rome antique».