Collection(s) : Publications de l'Institut d'allemand d'Asnières
Paru le 02/10/2004 | Broché 360 pages
Public motivé
préface Georges Didi-Huberman
OEuvre de la vision est faite, fais maintenant oeuvre de coeur. Ce tournant formulé en 1914 a pu suggérer que l'oeuvre de Rilke se divisait en une poétique du visible, de l'apprendre à voir, du regard "objectif" marqué par le modèle des arts visuels (Rodin et Cézanne, mais aussi Picasso ou l'art antique), et une poétique de la pure intériorité, détournée du visible et dans laquelle la référence aux arts visuels serait abandonnée.
Ce livre démontre au contraire l'unité du questionnement de Rilke sur ce qu'est une image en confrontant systématiquement la poétique et l'esthétique, en pensant ensemble l'image en poésie et l'image en peinture.
Il apparaît alors que la figure selon Rilke ne relève ni d'une imitation "figurative" du visible, ni d'une rhétorique "figurale" avisuelle. Elle procède bien plutôt d'un travail de la figurabilité, d'une "pensée des yeux" (Rilke) qui met en jeu une dialectique de la figuration et de la défiguration, du lire et du voir, de la forme et de l'informe, de la parole et du silence, de l'apparition et de la disparition. La figure y est ce qui donne lieu à l'événement de l'image.
Karine Winkelvoss, ancienne élève de l'Ecole normale supérieure de Fontenay-St. Cloud, agrégée d'allemand, est maître de conférences à l'Université de Rouen.
Ce travail a reçu en 2002 le prix John Jaffé (Lettres et Sciences Humaines) de la Chancellerie des Universités de Paris.