Collection(s) : Romantisme et modernités
Paru le 04/03/2004 | Relié 333 pages
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Rimbaud fut le plus radical des poètes qui, des temps de la Commune à la veille de la Grande Guerre, subvertirent le langage poétique hérité du Classicisme : métrique, prosodie, rhétorique, lexique, syntaxe... Pour comprendre ce qui s'est joué dans cette chimie des vers, il faut recourir à toutes les ressources de la stylistique et des disciplines qui ont affaire au langage, quitte à les amender afin de mieux rendre compte des effets de sens résultant de cette crise du Verbe. Car c'est bien du sens qu'il s'agit : cette révolution du langage poétique est contemporaine du désenchantement du monde et de la crise des valeurs traditionnelles, qui inaugurent notre modernité. Le meurtre d'Orphée, c'est en poésie le rejet d'une conception du sens que condamnent aussi bien le projet des Lumières, toujours inachevé, que la récente mise en avant de l'individu et de son Inconscient.
Jean-Pierre Bobillot, professeur de Littérature française à l'Université Stendhal Grenoble-III, a publié de nombreux articles sur la poésie de 1870 à 1913 et sur les avant-gardes du XXe siècle, notamment les poésies visuelle et sonore. Auteur de Bernard Heidsieck Poésie Action (J.-M. Place, 1996) et de Trois essais sur la Poésie littérale (Al Dante, 2003), il se consacre également à la réédition et à la réévaluation de l'uvre René Ghil (Le Vu de Vivre, Presses Universitaires de Rennes, 2004). Il a signé plusieurs volumes et disques de poésie.