Paru le 31/01/2002 | Broché 55 pages
Le temps ne manque pas d'astuces pour user les fugitifs bonshommes que nous sommes, fussent-ils des plus coriaces. Il n'est fier que d'avoir toujours le dernier mot dans ce que l'on appelle l'inéluctable.
"La poésie, comme l'amour, n'a point d'âge, lui qui est toujours naissant."
Le temps, tant pis pour lui, a oublié que les muses sont immortelles, même lorsqu'elles se contentent de n'inspirer que des bluettes et des chansons.
"C'est dans ma pleine jeunesse, et avec leur assentiment, que j'ai commencé à les taquiner. Ce devait être en 1943, mes dix-huit ans embourbés dans une époque remplie de dangers, d'incertitudes surtout, d'empêchements, mais aussi de désirs assortis d'impatiences. Ce qui m'inspirait ? Tout bonnement l'envers de ce que je voyais trop souvent avec déplaisir.
De ces premières taquineries n'est resté qu'un seul de mes poèmes jugé, par moi, digne de survivre. C'est celui qui a pour titre : Marine, le premier de cette Ripopée que vous allez lire, si le coeur vous en dit. Les suivants, rescapés d'un élagage peut-être sans pitié, sont nés entre 1944 et... peut-être 1949 ? Années plus claires quoique brouillonnes sur lesquelles il était déjà plus facile de dessiner les contours d'un avenir plus aimable, plus serein et en même temps plus audacieux. Ces poèmes, je me suis gardé de les dater. Va savoir ! Peut-être voulais-je déjà leur éviter de prendre de l'âge."
