Collection(s) : Espaces littéraires
Paru le 03/05/2011 | Broché 198 pages
Public motivé
préface d'Henri Vermorel
Romain Rolland et la métaphore
Chez Romain Rolland, la métaphore n'est pas une simple figure de rhétorique. La métaphore se substitue à l'expression propre pour atténuer ses effets. Elle va même jusqu'à tenir lieu d'explication, quand celle-ci fait défaut.
Une même métaphore peut être ambivalente, tantôt positive, tantôt négative. Il y a aussi du paradoxe dans la métaphore.
Substitutive par essence, la métaphore tient lieu d'expression musicale chez cet homme dont la vocation a été contrariée. La structure en « forme sonate », qu'on décèle dans les fins de ses textes, apparaît comme la métaphore d'une scène obsédante, vécue dans l'enfance et jamais digérée. Et, par son pouvoir de déjouer les censures, la métaphore, chez Rolland, est capable de dire l'ineffable et d'exprimer l'inavouable.
Enfin, la métaphore s'inscrit dans le droit fil du vécu de l'écrivain, dont toute la vie a été la quête religieuse de « l'Être », dieu caché analogue à celui de Pascal, toujours pressenti, finalement révélé.
En vérité, chez Romain Rolland, le style, c'est l'homme.
Jean-Pierre Valabrègue est né en 1942 dans le Vaucluse. Agrégé de Lettres classiques, docteur ès Lettres (linguistique), il est l'auteur d'articles, de chroniques, de conférences, d'ouvrages, dans les domaines de la linguistique, l'histoire régionale, et la littérature.