Quatrième de
couverture
Giuseppe Gioachino Belli (Rome, 1791-1863), connu de son vivant pour des vers italiens ne détonant pas dans la médiocrité culturelle de la <>, est passé à la postérité pour son oeuvre posthume clandestine : 2279 sonnets en romanesco, truculent dialecte du peuple romain. Ces sonnets que Belli avait reniés, mais qui, malgré ses dispositions testamentaires, échappèrent aux flammes, sont aujourd'hui devenus une oeuvre classique, célébrée par Alberto Moravia ou Pier Paolo Pasolini.
Comédie satirique et de moeurs aux deux mille actes divers (et non sans poignantes teintes sombres), le monde des sonnets grouille de l'agitation quotidienne du batailleur et sarcastique petit peuple romain, auquel Belli a voulu, selon ses propres termes, <>, par <>. On voit vivre ici au naturel la plèbe romaine, avec ses passions, ses peines et ses joies, jusqu'aux plus sainement charnelles. Elle dénonce ouvertement la corruption, l'hypocrisie et l'arrogance de ses maîtres, les prêtres - les noirs, les rouges, le blanc -, elle a pour armes l'indignation et le rire. Et rien n'échappe à son bon sens décapant, pas même le Créateur et ses fables, qu'elle réinvente malicieusement, bouffonnement.
