Paru le 19/02/2015 | Broché 219 pages
traduction de l'allemand et postface par Marianne Dautrey
1948, Pologne. Dans la clairière de Chelmno, au coeur de ce qui fut le premier camp de mise à mort nazi, des bouleaux croissent jusqu'au ciel, le sol s'asphyxie, la mousse souffre de mélancolie, des hommes poussent des cris d'oiseaux, tandis que, sous la terre, dans les cendres des morts, se trame une vie fantastique...
Premier roman écrit par Thomas Harlan après trois films et une vie activement consacrée au combat contre les résurgences du nazisme, Rosa est la résolution dans la poésie d'un engagement qui a toujours trouvé dans l'art le lieu de son action.
«On ne perçoit que ce que l'on peut chanter», disait Thomas Harlan. Son roman est un fulgurant poème en prose au royaume des morts - un chant orphique.
Thomas Harlan (1929-2010) est l'auteur de trois films (Torre Bela, Wundkanal, Souvenance), de trois romans (Rosa, Heldenfriedhof, Die Stadt Ys) et d'une lettre au père, Veit : autant de tentatives de conjurer les survivances du nazisme et l'héritage d'un père, Veit Harlan, réalisateur au service du régime nazi. L'ampleur de la tâche a exigé de confondre vie et oeuvre.
Une vie et une oeuvre construites au gré d'amitiés (Robert Kramer, Giangiacomo Feltrinelli, Aimé Césaire) et d'engagements politiques (aux côtés de dissidents de la RDA ; de Lotta continua ; dans la révolution des OEillets, etc.) : Torre Bela accompagne en 1974 une révolte de paysans au Portugal, Wundkanal met en scène en 1984 le procès d'un ancien nazi par des terroristes, Souvenance enregistre en 1990 les gestes magiques des Haïtiens tentant de redonner corps à leur histoire brisée. Rosa, son premier roman, revient aux origines : la mémoire du nazisme...