Paru le 20/10/2016 | Broché 282 pages
Tout public
« Qui en France prétend connaître le rap ? Quel journaliste peut écrire sans faire de fautes de frappe ? » En 1991, NTM joue de ces interpellations pour s'en prendre à la critique facile d'un genre trop souvent dénigré. Ancré dans le champ musical depuis plus d'une trentaine d'années, le rap français, souvent réduit aux clichés, peine à trouver une pleine légitimité au sein de la culture hexagonale. S'éloignant des éternels débats, Sans fautes de frappe propose un éclairage sans précédent sur un corpus rapologique dont le goût pour la langue fait preuve d'une richesse de figures et de registres en écho à l'histoire de la littérature. Ainsi les noms de NTM, La Cliqua, IAM, Oxmo Puccino, Booba, La Rumeur ou de Casey bousculent ceux d'Edmond Rostand, Jules Vallès, Céline, Aimé Césaire, François Bon ou d'Annie Ernaux. Et le lecteur de découvrir un précieux aller-retour entre ces deux cultures.
D'origine argentine, Bettina Ghio, docteure en littérature et civilisation françaises, est enseignante. Littérature et rap traitent de la police de façon similaire et aucun de ces textes ne fait l'économie des termes péjoratifs, des rapprochements excessifs, des énumérations, ni moins encore des dénonciations virulentes et provocatrices. Mais pour le moment aucun de ces romanciers n'a été accusé ou censuré pour « racisme anti-flic » ou pour outrage à « personne chargée d'une mission publique ». [...] Mais couchée sur les pages d'un livre, la violence des propos pourtant tout aussi intense, devient symbolique et par là, honorable. D'une certaine façon, ce que l'on ne permet pas aux rappeurs est autorisé aux écrivains, le livre jouissant en France d'une place plus respectable qu'un morceau chanté.
