Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 357 pages
Poids : 356 g
Dimensions : 13cm X 19cm
ISBN : 978-2-8251-4127-4
EAN : 9782825141274
Quatrième de couverture
Au moment où, un peu partout dans le monde, a fini par éclater le scandale, trop longtemps étouffé, des innombrables viols d'enfants et d'adolescents impunément perpétrés par des prêtres, le roman d'Octave Mirbeau Sébastien Roch, publié en 1890 et qui s'est heurté alors à une véritable conspiration du silence, apparaît plus que jamais d'actualité. Car Mirbeau, le grand démystificateur, a été le premier à transgresser le tabou et à dévoiler publiquement le secret le mieux gardé : celui des turpitudes de l'Église catholique, qui, non contente de pétrir et de pourrir les jeunes cerveaux malléables pour préserver sa domination, comme l'en accuse le romancier, protège de surcroît les prédateurs sexuels qu'elle abrite en son sein et qui bénéficient d'une totale impunité, parce que tout vaut mieux à ses yeux qu'un scandale qui ternirait sa façade de respectabilité et menacerait son autorité.
L'action de ce roman, souvent qualifié d'autobiographique, est située au collège des jésuites de Vannes, où le romancier lui-même a fait ses études, avant d'en être chassé dans des conditions plus que suspectes. Son intérêt majeur est de nous faire partager la perception du monde des adultes par le jeune et naïf Sébastien, manipulé et séduit par un jésuite cynique et madré, et de nous faire découvrir les conséquences dévastatrices du traumatisme du viol. Sébastien Roch est le récit bouleversant du « meurtre d'une âme d'enfant », dans un univers absurde, où rien ne rime à rien, et dans une société bourgeoise oppressive, où tout va à rebours du bon sens et de la justice.
Mirbeau parvient à un dosage subtil entre pitié et ironie, écriture artiste et « tragique dans le très simple », qui contribue à faire de Sébastien Roch un roman d'une étonnante modernité, à la fois subversif et émouvant, en même temps qu'un acte d'accusation lancé à la face d'un ordre social inique et hypocrite.