Collection(s) : Poètes des cinq continents
Paru le 01/11/2003 | Broché 81 pages
Le 26 septembre 2002 près de deux mille personnes périrent au Sénégal dans le naufrage du bateau le Joola, reliant la Casamance à Dakar. Parmi les victimes de la tragédie, on comptait de nombreux écoliers qui devaient regagner la capitale pour la rentrée des classes. Combien de morts y a-t-il eu? Nul ne le sait en réalité. Mais le non respect à bord des normes de sécurité, entre autres la surcharge du navire, les défaillances techniques préexistantes, la lenteur excessive des secours et surtout la gestion administrative et politique du dossier après le drame interpellent à plusieurs titres, notamment à propos de la valeur accordée à la vie humaine et du sens de la responsabilité étatique dans notre pays.
Ce présent recueil vient compléter le triptyque que je consacre à la poésie d'ingérence, comme poésie en acte devant prendre position par rapport aux événements tragiques qui secouent l'Afrique. Après le Sang des Collines, poésie de révolte contre le génocide au Rwanda et ses conséquences sur la région des Grands Lacs, Chants de nuit, poèmes de mise en garde contre les dérives de l'ivoirité et de l'ethnofascisme en Côte d'Ivoire, Sel de mer est une interpellation à l'endroit de la société et de l'Etat sénégalais face au naufrage qui, à bien des égards, est aussi la conséquence de la défaillance de notre système de valeurs et d'organisation quant à la gestion du risque et de l'incertitude.
Babacar Sall est universitaire et membre de l'Académie mondiale de poésie. Auteur de nombreux ouvrages de sciences sociales et de littérature, il est directeur de publication aux Editions l'Harmattan et président de la Maison Internationale de l'Afrique.