Collection(s) : La plume et le pinceau
Paru le 09/10/2006 | Broché 106 pages
illustrations Olivier Charpentier | préface Jean Rouaud
«Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée»
Juillet 1914, c'est la mobilisation générale en France. En attendant son engagement, Apollinaire part pour Nice où il rencontre Louise de Coligny-Châtillon, immortalisée par le poète sous le nom de Lou. Commence alors une relation intense où le désir du poète se heurte aux dérobades de l'aimée. Ne supportant bientôt plus d'être éconduit, Guillaume précipite son enrôlement et rejoint le 38e régiment d'artillerie à Nîmes. Il ne quittera plus l'uniforme jusqu'en mars 1916 où, grièvement blessé à la tête, il est évacué. Entre-temps, le poète aura inondé sa Muse de lettres et de poèmes qui paraîtront plus tard sous les titres de Calligrammes et de Poèmes à Lou.
Si je mourais là-bas réunit dix-neuf textes d'Apollinaire écrits au front. Poèmes des tranchées mais aussi de l'amour, du désir, de la peur et de l'attente, ils témoignent du lyrisme d'un poète aux prises avec la guerre et éprouvé par l'absence de la femme aimée.
«Et peut-être qu'à ce moment l'apprenti soldat se frappa la tempe de l'index [...] comme si en se tapotant l'os temporal il s'appliquait à percer un avant-trou pour accueillir l'éclat d'obus qui, le dix-sept mars 1916, se faufilerait comme un missile à la précision chirurgicale jusqu'au coeur de la poésie pour la faire taire.»
Jean Rouaud
Olivier Charpentier a réalisé une quarantaine de toiles et dessins qui nous entraînent dans les tourments et les rêves du poète.