Paru le 05/11/2003 | Broché 397 pages
Public motivé
recueillies et préfacées par Madeleine Bosshard et Antoine Bosshard | postface, notes historiques et bibliographie de Nicolas Offenstadt et Rémy Cazals
«On nous avait prévenus: dans la maison que nous venions d'acheter, à Vézelay, au pied de la basilique, nous ne trouverions rien d'extraordinaire. Mais en vidant les armoires, nous sommes tombés sur plusieurs petits paquets: la correspondance entre quatre fils de la famille Papillon, envoyés au front de 1914 à 1918, leur soeur Marthe, employée de maison à Paris, et leurs parents. Tout un réseau d'échanges, intenses et par moments bouleversants: demandes incessantes de nouvelles, envois de colis à des soldats souvent mal nourris et mal vêtus, récits des combats de Verdun ou du Bois-le-Prêtre. Mais aussi de ces instants dérobés, sur le front, à l'horreur et l'ennui: la maraude, le braconnage, la pêche ou la confection de bijoux faits du métal des obus...
Ces Papillon dont nous ne savions rien, la lecture de ces lettres surgies d'un silence de quatre-vingts ans les fait revivre. Miracle de l'écriture, apprise sur les bancs de l'école publique. Littérature née du déchaînement de l'histoire.»
Cette correspondance, découverte dans leur maison par Madeleine et Antoine Bosshard, est étonnante par sa richesse et sa diversité. «Ce n'est pas une guerre qui se passe actuellement, c'est une extermination d'hommes», y écrit Marcel Papillon dès 1915. Dans ce livre extraordinaire se mêlent la peur, la mort, mais aussi la tendresse. Les historiens Rémy Cazals et Nicolas Offenstadt en témoignent: «Cette trouvaille étonnante dans les "archives" de simples Français de milieu populaire, ces échanges entre les membres d'une même famille offrent un ensemble tout à fait original. Ils livrent une multiplicité de points de vue sur le conflit en même temps qu'une lecture croisée des expériences de chacun.»
Madeleine Bosshard (Catherine Wahli) a créé, à la Télévision suisse romande, l'émission A bon entendeur, et y a dirigé le Téléjournal. Antoine Bosshard a fait sa carrière au Journal de Genève et au Temps, dont il a été le correspondant à Paris.
Rémy Cazals, professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail, a édité les Carnets de guerre de Louis Barthas tonnelier, 1914-1918.
Nicolas Offenstadt, maître de conférences à l'université de Paris I - Panthéon-Sorbonne, a notamment publié Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective, 1914-1999 (Odile Jacob, 1999).