Sièges d'Afrique noire du Musée Barbier-Mueller : exposition, Toulouse, Ensemble conventuel des Jacobins, 30 novembre 2003-22 mars 2004

Fiche technique

Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : 331 pages
Poids : 2550 g
Dimensions : 25cm X 32cm
Date de parution :
EAN : 9788874390861

Sièges d'Afrique noire du Musée Barbier-Mueller

exposition, Toulouse, Ensemble conventuel des Jacobins, 30 novembre 2003-22 mars 2004

chez 5 continents éditions

Paru le | Relié sous jaquette 331 pages

Tout public

65.90 Indisponible

textes et notices Jon G. Abbink, Chike Aniakor, Jean Paul Barbier-Mueller et al. | photographies Studio Ferrazzini Bouchet


Quatrième de couverture

À propos des sièges d'Afrique noire

Plus que tout autre mobilier, les sièges d'Afrique noire adoptent des formes d'une inventivité et d'une beauté stupéfiantes. Formes de base pour soutenir le corps, ce sont les objets les plus présents dans la plupart des cultures. Les surfaces lisses et généralement concaves des sièges africains invitent non seulement au repos mais présentent des ornementations des plus sophistiquées. L'habileté technique et l'imagination des artisans traditionnels contribuent à augmenter le prestige du propriétaire du siège et les plus élaborés peuvent aussi servir à promouvoir une position politique. À l'instar des proverbes omniprésents dans la vie africaine, les tabourets, les bancs, les chaises et les trônes marquent les changements importants survenant dans la vie des dirigeants africains mais aussi des gens du peuple. Du berceau à la tombe, et même au-delà, la beauté et l'utilité des sièges, tant au niveau de leur forme que de leur signification, dominent aujourd'hui encore les rites et la vie domestique.

Le musée Barbier-Mueller possède une collection de plus de deux cents sièges africains, parmi lesquels nous avons sélectionné des objets étonnants, riches dans leur substance et dans leurs détails. Ceux qui ont collaboré à la rédaction de cet ouvrage les ont étudiés d'un oeil critique. La première partie de ce catalogue se compose d'essais qui offrent tout un éventail de perspectives. Dans son avant-propos, Jean Paul Barbier-Mueller invite le visiteur à regarder ces objets et surtout leur forme parfaite, leur équilibre et la mesure dont ils font preuve, en s'appuyant sur une oeuvre d'art moderne inspirée par les motifs africains traditionnels, qui elle aussi, répond à ces préoccupations. Nigel Barley étudie comment l'imagination et la créativité des artistes africains transforment et adaptent les formes occidentales des pièces de mobilier. Purissima Benitez Johannot nous raconte l'histoire d'un tabouret, le Siège d'Or, et analyse son rôle significatif dans la construction d'une identité nationale. Aboubakar Njiassé Njoya souligne l'intérêt sous-jacent aux tribulations d'un tabouret de voyage d'un roi. Daniel P. Biebuyck étudie les transformations sociales qui se mettent en place quand les formes et les fonctions d'un tabouret changent. Mary Nooter Roberts redéfinit notre vision des sièges et, au travers de ces objets, la culture au sein de laquelle ils ont été fabriqués, en prenant appui sur des concepts modernes de théorie sociale. Boris Wastiau nous montre que pour comprendre un peuple il faudrait aussi comprendre qui s'assoit, où et comment.

La seconde partie du catalogue présente une notice descriptive pour chaque siège de la collection. Trente-trois spécialistes de l'Afrique étudient les pratiques liées à la position assise, propres à chaque région. Ils nous font également découvrir des peuples moins connus et leurs traditions, expliquant en détail à quoi ces sièges ressemblaient et quelle était leur fonction. Ce catalogue et cette exposition s'inscrivent dans la ligne des thèmes de prédilection du musée Barbier-Mueller depuis 1977 : l'art et l'esthétique.

À propos des musées Barbier-Mueller

Situé dans la vieille ville de Genève, le musée Barbier-Mueller a ouvert ses portes en 1977. Le noyau de cette collection est constitué des pièces que Josef Mueller acquit pour la plupart entre 1920 et le début des années 1950. Aujourd'hui, le musée possède plusieurs milliers d'objets provenant d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques ainsi qu'une collection impressionnante d'oeuvres datant de l'Antiquité. Le Museo Barbier-Mueller de Arte Precolombino de Barcelone possède, pour sa part, l'une des plus belles collections d'Europe d'art précolombien, grâce à des prêts du musée de Genève. Situé dans le palais Nadal, juste en face du musée Picasso, il fut créé en 1997 par Jean Paul et Monique Barbier-Mueller, en coopération avec la municipalité de Barcelone. Dans chacune de ces institutions, une association d'amis soutient la recherche sur le terrain et la publication de Arts & Cultures, un magazine à parution annuelle, dont l'objectif est de rendre accessible au plus grand nombre toute question liée à l'art antique et au monde non occidental. Publié en français, anglais et espagnol, ce magazine est disponible dans les librairies et les musées des deux côtés de l'Atlantique.

Biographie

Jean Paul Barbier-Mueller (né en 1930 à Genève). Juriste, historien et collectionneur, il a mené d'intenses recherches chez les Batak de Sumatra (Indonésie), a rendu accessibles des documents sur certains monuments en pierre peu connus du monde occidental, et a également permis leur datation. Auteur de nombreux ouvrages, articles de presse et chapitres d'encyclopédies sur les arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques. Son dernier ouvrage Guide de l'art précolombien a été traduit en quatre langues. Avec sa femme, il fonda en 1977 le musée Barbier-Mueller à Genève puis, avec le soutien de la municipalité de Barcelone, le Museo Barbier-Mueller de Arte Precolombino de Barcelone en 1997. Il est actuellement président de ces deux institutions.

Purissima Benitez Johannot (née en 1955 à Manille). Diplômée de l'université des Philippines, elle y fut conservatrice au Museum of Philippine Art de Manille. Titulaire de deux maîtrises en histoire de l'art de l'Institute of Fine Arts de New York et du Courtauld Institute of Art de Londres, elle a d'abord travaillé au Center for African Art avant de devenir assistante du directeur du département de la formation du Museum of Modern Art de New York. Auteur de plusieurs articles sur l'art non occidental, elle est également coauteur de l'ouvrage Boucliers du musée Barbier-Mueller (Prestel 1998). Elle est actuellement conservatrice au musée Barbier-Mueller de Genève et rédactrice en chef de l'édition anglaise de Arts & Cultures, le magazine du musée, dédié aux arts d'Afrique, d'Asie, d'Océanie, des Amériques et de l'Antiquité.

Nigel Barley (né en 1947 à Kingston, Angleterre). Titulaire d'un doctorat en anthropologie sociale, «Anthropological Aspects of Anglo-Saxon Symbolism» (Aspects anthropologiques du symbolisme anglo-saxon), à l'université d'Oxford ; il occupait, jusqu'à récemment, les fonctions de conservateur adjoint du département d'ethnographie du British Museum. Auteur de plusieurs ouvrages grand public, parmi lesquels Un anthropologue en déroute (Penguin, 1982), L'Anthropologie n'est pas un sport dangereux (Penguin, 1983) et L'anthropologue mène l'enquête (Viking, 1991) ; son dernier roman White Rajah (Little Brown, 2003) est une biographie de Sir James Brooke de Sarawak. Il a également publié de nombreux articles sur la culture manuelle africaine et indonésienne, y compris la poterie et la sculpture.

Daniel P. Biebuyck (né en 1925 à Deinze, Belgique). Titulaire d'un doctorat, «De sociale instellingen der Babembe» (Les institutions sociales des Babembé), avec mention très bien à l'université de Gand en 1954, il a poursuivi ses études supérieures à l'université de Londres de 1948 à 1949. Chercheur à l'Institut pour la recherche scientifique en Afrique centrale (IRSAC) de Bruxelles et Lwiro (Congo) de 1949 à 1957, il mena jusqu'en 1961, avec le soutien de ce dernier et de l'université Lovanium (Kinshasa), des recherches en République démocratique du Congo. Tour à tour professeur d'anthropologie à l'université Lovanium (Kinshasa), l'université du Delaware et l'université de Californie puis professeur titulaire de la chaire Arthur Golding d'art africain à l'université Southern Florida de Tampa, Daniel Biebuyck est actuellement professeur émérite de la chaire H. Rodney Sharp d'anthropologie et de lettres ainsi que professeur associé à l'université de Liège, l'université de Londres, l'université de Yale et l'université de New York.

Aboubakar Njiassé Njoya (né en 1947 à Foumban). Il a obtenu son doctorat, «Naissance et évolution de l'islam dans le royaume bamoun», à l'université de Paris-I, Sorbonne, en 1981. Maître de recherche, chargé de cours à l'université de Yaoundé I au département d'histoire, arts et archéologie, spécialiste de l'histoire du royaume bamoun. Il est le fondateur de l'Ensemble artistique royal de Foumban qui fait des tournées dans le monde entier. Il est le fils du sultan Seidou Njimolouh Njoya et de la reine Adija Mgbamo.

Mary Nooter Roberts (née en 1959 à Saint Louis, Missouri). Titulaire d'un doctorat, «Luba Art and Polity : Creating Power in Central African Kingdom» (L'art et l'organisation politique luba ou la création du pouvoir dans un royaume d'Afrique centrale), à l'université de Columbia, New York, en 1991, elle a signé avec Allen F. Roberts Memory : Luba Art and the Making of History (1996). Cet ouvrage reçut le prix Alfred Barr de la College Art Association pour sa remarquable érudition. Ses dernières recherches portent sur les arts associés à un mouvement dynamique des Soufis au Sénégal (the Mouride Way) et sa présence éparse à l'île Maurice, dans l'océan Indien. Elle est actuellement directrice adjointe et conservatrice en chef du Museum of Cultural History de l'université de Californie, Los Angeles.

Boris Wastiau (né en 1970 à Charleroi, Belgique). Diplômé de l'Université libre de Bruxelles, il obtint son doctorat en anthropologie de l'art, «Mahamba : The Transforming Arts of Spirit Possession among the Luvale-speaking Peoples of Upper Zambesi» (Mahamba, les arts de transformation liés à la possession d'esprit chez les peuples de langue luvalé du Haut Zambèze), à l'université de Coimbra et l'université d'East Anglia en 1988. Il mène actuellement des recherches en Zambie et organise des expositions avec les musées nationaux du Congo à Kinshasa. Depuis 1996, il occupe le poste de conservateur au musée royal de l'Afrique centrale à Tervuren, Belgique.