Sorcellerie et violence en Afrique

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 331 pages
Poids : 574 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-8111-0760-4
EAN : 9782811107604

Sorcellerie et violence en Afrique

chez Karthala

Collection(s) : Hommes et sociétés

Paru le | Broché 331 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Dans plusieurs pays africains, en ce début de XXIe siècle, la croyance à la sorcellerie se traduit par des accusations, des stigmatisations, des violences, des procès judiciaires et, parfois, par de lourdes condamnations. Des églises aux tribunaux, la sorcellerie désigne des personnes auxquelles on attribue une multiplicité d'influences néfastes sur autrui, des actes de cannibalisme nocturne, d'agression à distance ainsi que des pouvoirs de vampirisme, d'ubiquité, de métamorphose, de transports aériens nocturnes etc. Être désigné comme «sorcier» impute à la personne accusée une capacité de nuire et l'assigne à une déchéance d'humanité. De l'espace villageois à l'espace urbain, de l'espace privé à l'espace public, les flambées de violences accusatrices ont un caractère quasi épidémiologique allant jusqu'à mettre en cause le fonctionnement de l'État et de ses institutions.

Cet ouvrage fait le choix d'aborder la question de la sorcellerie sur le terrain de la violence qu'elle engendre. La question de savoir si la violence sociale déployée autour de la sorcellerie est une forme de coercition (légitime) ou une forme de violence (illégitime) fait aujourd'hui débat dans la plupart des sociétés africaines. Pour tout le monde, la sorcellerie engendre la violence, que ce soit la violence du présumé sorcier qui se nourrirait de l'énergie vitale d'une personne, ou la violence des accusateurs, des pasteurs-prophètes, des forces de l'ordre ou de la vindicte populaire à l'encontre des accusés. Les hésitations des autorités pour juger de quel côté, de l'accusation ou de l'accusé, se situe la violence font écho au grand partage qui s'est établi depuis l'époque coloniale entre les croyances populaires à la sorcellerie et les jugements de Loi.

A partir d'études de terrain menées au cours de la dernière décennie, de manière comparative, dans plusieurs pays africains (République centrafricaine, Tchad, Cameroun, Gabon, République Démocratique du Congo, République du Congo, Mali), cet ouvrage rassemble les contributions d'anthropologues européens et africains, de juristes, magistrats et professeurs de droit, porteurs de réflexions communes sur les croyances génératrices de violences et les atteintes aux droits des personnes et des catégories vulnérables.

Biographie

Bruno Martinelli est anthropologue, professeur à Aix-Marseille Université et membre du Centre d'études des mondes africains. Il est responsable, depuis 2010, du programme de l'Union européenne «Sorcellerie, violence et criminalité - Formation des magistrats centrafricains».

Jacky Bouju est anthropologue, maître de conférences à Aix-Marseille Université et directeur adjoint du Centre d'études des mondes africains. De 2006 à 2010, il a dirigé le programme de l'ANR «Conflits et violences structurelles ordinaires dans huit villes africaines».