Collection(s) : Littérature étrangère
Paru le 15/09/2005 | Broché 153 pages
traduit du russe par Madeleine Lejeune | postface Olivier Apert
hronique nostalgique de l'âme russe, ténébreuse et lumineuse à la fois, Soukhodol est la saga des Khrouchtchev, petite noblesse de province derrière laquelle se dissimule la famille de l'auteur. Le regard de Bounine se pose avec un calme impitoyable sur un monde en déclin. Dans une langue précise et mélodieuse, hommes et nature composent un poème qui dégage une sobre magie empreinte de spiritualité, où se croisent Natalia, servante et «mémoire» de cette famille, Piotr Petrovich, son amour secret, ou Tante Tonia, qu'un amour déçu a enfermé dans la folie. Car «à Soukhodol, l'amour était singulier, la haine aussi». Et leur temps nous semble, à nous comme à Bounine, «soit infiniment lointain, soit tout proche».
La Cerisaie de Tchekhov, dont Ivan Bounine fut disciple et admirateur, résonne dans ce récit avec des accents et des prolongements tragiques.
Poète, prosateur et essayiste, Ivan Bounine (1870-1953) est le premier écrivain russe à avoir reçu le prix Nobel de littérature. Antibolchevique, Bounine quitte la Russie soviétique en 1920 et s'installe à Paris où il y devient une figure marquante de l'émigration russe. Auteur du Calice de la vie (1913), du Monsieur de San Francisco (1915) ou de La vie d'Arseniev (1930), il est un classique, dans la lignée de Tolstoï ou de Tourgueniev.