Paru le 31/08/2017 | Broché 167 pages
Public motivé
postface Blandine Kriegel
Sous Andromaque
Andromaque se lit volontiers comme une tragédie de la chaîne amoureuse où de royales passions s'achèvent dans la mort (Pyrrhus, Hermione) et la folie (Oreste), tandis qu'Andromaque survit au malheur et fait exception en offrant la figure de la grâce.
Et s'il ne s'agissait pas de cela ? La vérité de cette tragédie ne met-elle pas plutôt en oeuvre les conflits de l'amour-propre tant stigmatisés par le jansénisme ? Le combat d'Andromaque ne masque-t-il pas une pureté falsifiée, s'il est vrai que l'épouse d'Hector a sacrifié l'enfant d'une autre femme pour sauver celui de son amour mort ? Et le titre Andromaque n'usurpe-t-il pas le premier rôle, le devant de la scène, aux dépens d'Astyanax dont le nom ((...)) récuse tout absolutisme et exprime une principauté infiniment différée, un royaume qui n'est pas de ce monde ?
Stéphane Patrice a codirigé Les Lectures de Marguerite Duras (Presses Universitaires de Lyon, 2005) et il est l'auteur de Marguerite Duras et l'Histoire (PUF, Paris, 2003), Koltès subversif (Descartes et Cie, Paris, 2008), et Macbeth et le mal (Descartes et Cie, Paris, 2010).