Collection(s) : Histoire, mémoire et patrimoine
Paru le 11/03/2010 | Broché 237 pages
Tout public
avec la collaboration de Marie-Noëlle Poron-Tesnier
Histoire, mémoire & patrimoine
Souvenirs 1939-1946
« Ne me dites pas que c'est impossible ! »
Capitaine Jean Mauras
Le 2 septembre 1939, Hitler envahit la Pologne. Du fait des Traités d'alliance qui liaient la France à l'Angleterre et à la Russie, le 3, les trois Etats mobilisent et le 4, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne nazie.
C'est ainsi que, sursitaire du fait de mes études, puisque je viens de terminer ma première année de préparation aux concours des grandes écoles scientifiques, je me retrouve appelé à rejoindre le 502e Régiment des Chars de Combat à Angoulême.
Le 29 novembre 1939, je quitte donc Montpellier pour Angoulême. Je n'imagine pas ce que me réserve l'avenir. Quelques mois plut tôt la guerre a éclaté, m'entraînant vers cinq années d'aventures entre l'Afrique du Nord, l'Angleterre, la France et l'Allemagne.
Dans mes carnets de route, j'ai, pendant ces cinq ans, noté jour après jour, à côté de tous les petits événements monotones d'une vie humaine, les étapes importantes de l'Histoire de cette époque, et, plus particulièrement, l'histoire d'une Division, la 2e Division Blindée, à qui la France doit beaucoup. J'ai écrit, à mon échelon, le peu que j'ai pu savoir de ce qu'elle a réalisé entre le moment où j'ai intégré en février 1943, en AFN, les rangs du RBFM, et les Adieux de Fontainebleau qui ont marqué la fin de son épopée. Mon récit, « vu par le petit bout de la lorgnette », s'achève donc au moment où je quitte le Groupement Blindé n° 2, successeur de la glorieuse 2e DB, pour partir bientôt vers d'autres horizons : l'Indochine, l'Algérie...
Officier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 39/45, Croix de Guerre Indochine, Valeur Militaire (Algérie), compagnon du général Leclerc, citoyen d'honneur d'Utah beach et de Plombières, libérateur de Colombes, le capitaine Mauras fut successivement officier de char de combat, marsouin, zouave, tirailleur, chasseur d'Afrique et enfin tringlot. Il s'est distingué sur tous les fronts de 1939 à 1962.
Marié le 16 août 1941 à Yvonne Chastel, qui, nouvelle Pénélope, des années durant a eu peur d'apprendre la mort de son époux, servant sa rivale la France.
Compagnon de Leclerc à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il rejoint l'Indochine en 1949, où, en tant que lieutenant, il tient les fonctions de chef de peloton puis de commandant d'unité au sein du GT515. Il sillonne toutes les routes coloniales au Tonkin, Annam, Cochinchine, Laos et Cambodge. Au Tonkin il participe aux opérations de nettoyage de la région du Delta. Lors de l'opération Mandarine le Capitaine Mauras obtient par son courage la Croix de Guerre T.O.E. avec étoile de bronze, décoration qui contribue au port de la fourragère par le régiment. Il participe à la guerre d'Algérie toujours comme transporteur.
Aujourd'hui il se fait un devoir de maintenir vive la flamme du souvenir de ceux qui se sont battus pour la liberté de la France.
Il n'a qu'un seul parti : « La France », qu'une seule devise qu'il tient de Leclerc : « Ne me dites pas que c'est impossible ! »
