Collection(s) : Ouverture philosophique
Paru le 15/03/2006 | Broché 285 pages
Public motivé
Spectres contre-révolutionnaires
Dans notre monde actuel, où une victoire des « Contre-Lumières » serait une grande défaite pour l'ensemble de l'humanité, les combats qui ont été menés contre les sociétés démocratiques méritent une attention particulière. Cet ouvrage a souhaité se pencher sur l'évolution des attitudes anti-humanistes, en s'interrogeant sur la nature des liens entre la contre-révolution et les fascismes. Toutefois, plutôt que d'établir des filiations entre les idées de Joseph de Maistre et l'époque contemporaine, l'histoire des idées pourrait s'interroger sur la manière dont les rapprochements qui la constituent sont produits par l'arbitraire du commentateur. Quels ont été, par exemple, les autres commentaires sur le bourreau et sur la théorie des sacrifices avant qu'Isaiah Berlin ne se serve de ces éléments pour situer Joseph de Maistre aux origines des doctrines totalitaires ? Refusant l'alternative entre l'histoire conceptuelle et l'histoire sociale, entre l'approche herméneutique et la sociologie de la réception, cet ouvrage a examiné les différents discours produits sur la pensée maistrienne, au cours des XIXe et XXe siècles. Il a exploré un ensemble de textes méconnus, allant des premiers effrois suscités par l'image du bourreau jusqu'à l'enthousiasme des fascistes français séduits par la théorie des sacrifices sanglants, en passant par l'appropriation des écrits de Joseph de Maistre par Charles Maurras ou Carl Schmitt.
En travaillant sur ces discours, cet ouvrage a voulu attirer l'attention sur le développement et les mutations d'une doctrine contre-révolutionnaire qui, en quittant progressivement ses repères théocratiques pour se séculariser, a également pris ses distances avec le passéisme résigné pour lutter de manière active contre les valeurs et les régimes qu'elle exécrait.
Docteur en science politique, Jean Zaganiaris est enseignant à COM'SUP, École Supérieure de Communication et de Publicité de Casablanca. Il est membre du CURAPP (Centre Universitaire de Recherches Administratives et Politiques de Picardie) et du Centre Jacques Berque de Rabat. Situées en histoire des idées, ses recherches sont consacrées à l'étude de la mobilisation des ressources conceptuelles par les acteurs de la vie politique.
