Collection(s) : Orphée
Paru le 24/05/2012 | Broché 127 pages
traduit de l'allemand et présenté par Susanne Hommel
La poésie est la première parole. Mythes, épopées, oracles, voix des mystères et des mystiques, puis de l'amour, de l'indignation, de la révolte, de l'espoir ou de l'humour, de la vie quotidienne et de la solitude. Introuvables ou retraduites, classiques ou contemporaines, familières ou méconnues, ce sont ces voix innombrables que la collection Orphée souhaite faire entendre parce que plus que jamais elles sont nôtres.
Le titre de cette anthologie de Thomas Bernhard pourrait être le sceau apposé sur l'oeuvre entier du célèbre romancier et dramaturge (1931-1989). Pourtant, si l'écrivain se consacra tout d'abord dix ans à l'écriture poétique, cette part de l'oeuvre n'est guère connue en France que des spécialistes. Qu'il ait fallu attendre si longtemps avant d'entendre cette voix âpre aux modulations déconcertantes est inexplicable tant elle est proche, et son insistance prégnante : voix de la perte, de l'absence, du tragique innommable, de la présence du silence, elle émane de la terre, du quotidien affouillé, de la pauvreté du monde, des «filles à l'odeur de pommes» et de la boue des sentiers obscurs. Inscrite dans un continuum de l'âme germanique et de sa déraison, de Kleist à Trakl et Ilse Aichinger, elle nous parle de l'enfance, de la solitude, de l'appel du néant et des ombres.