Collection(s) : Les métamondes
Paru le 18/10/2017 | Broché 181 pages
Tout public
illustrations Eärendil Nubigena
Se pencher sur les barricades au XXIe siècle peut sembler relever d'un attachement nostalgique à une forme archaïque de contestation.
Pourtant, elles existent toujours
Qu'est-ce qu'une barricade ? Peut-on définir sa matière ? À quel point l'héritage des barricades du XIXe siècle a-t-il pu être biaisé par les récits officiels ? Quelles formes prennent les barricades au XXIe siècle ? Que disent-elles de notre monde contemporain, de notre rapport au temps, à l'espace public et à son contrôle ?
À travers cet essai qui mêle philosophie, sociologie et anthropologie, Léa Tourret nous rappelle que la barricade est d'abord l'arme des marges, de ceux qui n'ont que les objets du quotidien pour bâtir leur forteresse ; que l'urbanisme s'est développé pour empêcher le blocage des rues ; que loin d'être surannées, les barricades sont toujours omniprésentes sous diverses formes, comme le montrent les Printemps arabes, l'impact des réseaux sociaux sur les rassemblements de masse ou les grèves ; qu'elles permettent d'arrêter le cours du temps social pour imposer celui de l'insurrection, de trouver de nouveaux moyens d'agir sur l'espace de la ville et sur les institutions.
Hier comme aujourd'hui, à travers les barricades, ce sont ainsi d'autres possibles qui sont à portée immédiate de l'individu.
Léa Tourret aurait pu mener une vie paisible au bord de la mer ; mais formée au département Philosophie et Société de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialisée en anthropologie des objets techniques, au coeur des crises qui ont secoué 2013, elle a préféré constater sur place ce qui se passait, d'abord à Athènes, puis à Istanbul, qui deviendra son terrain d'étude pour Sur les barricades.
Eärendil Nubigena aurait pu devenir clarinettiste ou alchimiste. Elle a finalement cultivé ses talents artistiques et sa passion pour l'observation de la nature. Elle a produit deux expositions au centre universitaire Malesherbes : Obama: what if ? (2009) et Si ce sont des Homs (2011). Attirée par l'altérité et la métamorphose, elle a par ailleurs créé et collé des affiches sur les murs de Paris et de sa banlieue en 2010.