Surveiller et punir : naissance de la prison

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 328 pages
Poids : 402 g
Dimensions : 15cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782070291793

Surveiller et punir

naissance de la prison

de

chez Gallimard

Collection(s) : Bibliothèque des histoires

Paru le | Broché 328 pages

Public motivé

25.50 Indisponible

Quatrième de couverture

Peut-être avons-nous honte aujourd'hui de nos prisons. Le XIXe siècle lui, était fier des forteresses qu'il construisait aux limites et parfois au coeur des villes. Il s'enchantait de cette douceur nouvelle qui remplaçait les échafauda. Il s'émerveillait de ne plus châtier les corps, et de savoir désormais corriger les âmes. Ces murs, ces verrous, ces cellules figuraient toute une entreprise d'orthopédie sociale.

Ceux qui volent, on les emprisonne : ceux qui violent, on les emprisonne ; ceux qui tuent, également. D'où vient cette étrange pratique et le curieux projet d'enfermer pour redresser, que portent avec eux les Codes pénaux de l'époque moderne ? Un vieil héritage des cachots du Moyen Age ? Plutôt une technologie nouvelle ; la mise au point, du XVIe au XIXe siècle, de tout un ensemble de procédures pour quadriller, contrôler, mesurer, dresser les individus, les rendre à la fois <>. Surveillance, exercices, manoeuvres, notations, rangs et places, classements, examens, enregistrements, tonte une manière d'assujettir les corps, de maîtriser les multiplicités humaines et de manipuler leurs forces, s'est développée au cours des siècles classiques, dans les hôpitaux, à l'armée, dans les écoles, les collèges ou les ateliers : la discipline, Le XVIIIe siècle a sans doute inventé les libertés ; mais il leur a donné un sous-sol profond et solide, - la société disciplinaire dont nous relevons toujours.

La prison est à replacer dans la formation de cette société de surveillance.

La pénalité moderne n'est plus dire qu'elle punit des crimes ; elle prétend réadapter des délinquants. Voilà deux siècles bientôt qu'elle voisine et cousine avec les <>. C'est sa fierté, sa manière, en tout cas, de n'être pas trop honteuse d'elle-même : <> Mais comment la psychologie, la psychiatrie, la criminologie pourraient-elles justifier la justice d'aujourd'hui, puisque leur histoire montre une même technologie politique, au point où elles se sont formées les unes et les autres ? Sous la connaissance des hommes et sous l'humanité des châtiments, se retrouvent un certain investissement disciplinaire des corps, une forme mixte d'assujettissement et d'objectivation, un même <>. Peut-on faire la généalogie de la morale moderne à partir d'une histoire politique des corps ?

M. F.

Du même auteur : Michel Foucault