histoire et mémoire du XIXe siècle canadien-français
Quatrième de
couverture
Dans cet essai, qu'on peut lire comme une suite des Réformistes (Boréal, 2009), Éric Bédard propose quatre jalons de la survivance. D'abord, on produit un récit sur soi : pour survivre, il fallait se raconter. Ensuite, on combat l'infériorité économique des Canadiens français - véritable obsession pour une partie de l'élite. Puis, on éclipse la question du régime, c'est-à-dire le type d'institutions qui régit la société autant que la décision d'exercer son droit à l'autodétermination. Enfin, on fait la promotion d'un messianisme compensatoire, de cette idée selon laquelle les Canadiens français sont investis d'une « vocation spirituelle » en Amérique. Se réfugier dans l'imaginaire ou n'accorder d'importance qu'aux « vraies affaires », ne pas s'autoriser à mettre en cause le régime qui nous régit mais se croire plus vertueux que les autres, n'est-ce pas un peu ce à quoi ressemble le Québec d'aujourd'hui ? se demande Éric Bédard. Assistons-nous, depuis 1995, au retour de la survivance ?