Collection(s) : Iran en transition
Paru le 21/11/2014 | Broché 156 pages
poèmes choisis et traduits du persan par Jalal Alavinia en collaboration avec Thérèse Marini | préface Jalal Alavinia, Farzaneh Milani | postface Foad Sabéran
Tâhereh lève le voile
Tâhereh reformula la définition même de l'autonomie personnelle en sortant des confins du rôle assigné aux femmes. Elle refusa aux hommes le monopole de l'interprétation des textes sacrés. En fait, elle rejoignit les rangs des prêcheurs à tous les égards, quand dissimulée derrière un rideau elle prononçait des sermons, ou quand elle entrait dans les territoires interdits devant les hommes et qu'elle transgressait les limites prescrites en se dévoilant ; son corps dramatisait l'hérésie de ses croyances. On peut dire qu'elle se plaçait au premier rang d'un mouvement incomparable dans l'Iran du XIXe siècle qui évoquait ces mêmes questions dans les débats. Elle refusait d'être enfermée, même si la cage était dorée. Elle rejetait les modèles établis, même s'ils étaient sacrés. Ses transgressions étaient multiples - religieuses, philosophiques, verbales, vestimentaires, légales et spatiales - car elle contestait les frontières entre ce qui était féminin, privé, émotionnel, statique et silencieux d'un côté, et ce qui était masculin, public, rationnel, mobile et expressif de l'autre. Elle le fit à plusieurs reprises face à toute sorte d'oppositions - familiale, politique et religieuse - et malgré toutes les difficultés, y compris calomnies, humiliations, abandons et incarcérations.
Jalal Alavinia, né en 1946 à Téhéran, est traducteur, écrivain, professeur de langue persane et chercheur autodidacte en sciences sociales et littératures iraniennes. Il a traduit plusieurs dizaines d'ouvrages de l'anglais et du français vers le persan et réciproquement. Il a fondé en 2004 les éditions Lettres Persanes, et a animé également, de 2000 à 2012, l' Espace Culturel Lettres Persanes consacré à la diffusion de la culture iranienne.