Paru le 01/01/2005 | Broché 137 pages
Tambour battant
« Ces nouvelles sont écrites d'après nature, de la plume dont l'auteur trace ses dessins de reportages. On n'y trouvera ni autoportrait ni confidences, le « je » n'étant ici qu'une commodité d'écriture employée par le peintre... », écrit Boris Taslitzky. L'amitié entre hommes et le portrait sont les fils rouges de ce recueil qui mêle fils de la mémoire et ceux de la fiction pour que l'irracontable devienne témoignage : voilà des histoires qui rapportent le clair-obscur des êtres, de l'Histoire, de l'art. Le peintre-poète réinvente la fiction réaliste à contenu social ; il combine les signes qui donnent à voir, à entendre des scènes tragiques et comiques qui secouent la langue française et la mémoire historique. Humour et ironie du « je » narrateur et acteur font sens, créant un effet de distanciation qui rend présence, dignité aux héros modestes de l'Histoire : figures populaires et épiques, pétries d'humanité. Boris Taslitzky humain, trop humain, artiste combattant solidaire « avec toute l'humanité ». Il écrit en survivant responsable, rare à avoir. raconté, dessiné avant, pendant, après le camp nazi de Buchenwald, donnant voix et corps aux anonymes : éthique et esthétique sont ici indissociables. Ces récits-documents se ferment sur La lettre d'amour : le dessin écrit du dedans-dehors dédoublé, absorbe les mots, ouvrant sur l' oeuvre peint au présent, terriblement d'actualité.
M.D. Wicker
Boris TASLITZKY est né, vit et travaille à Paris. Sa vie a été placée sous le signe des guerres : son père meurt pour la France en 1915, sa mère à Auschwitz en 1942. Déporté-résistant au camp de Buchenwald, il y a beaucoup dessiné clandestinement. Ses oeuvres sont exposées dans de nombreux musées dont le Musée National d'Art Moderne, l'Hôtel des Invalides, le Musée de la Résistance Nationale, le Musée des Années Trente, le Musée des Beaux-Arts de Rouen, la Tate Gallery de Londres.