Collection(s) : Universités-Domaine littéraire
Paru le 14/09/2007 | Broché 399 pages
Public motivé
édition Centre de Recherche sur l'Europe littéraire (CREL)
Les contributions qui vont suivre examineront, librement, les variations de la temporalité chez certains romanciers du XXe siècle, riche en avatars et en subversion. Petit à petit, le temps devient lui-même un acteur privilégié de l'univers romanesque. Selon le mot de Claude Lévi-Strauss, que Proust n'aurait pas contredit, il accède au statut de «héros du roman». Si le temps raconte son histoire, c'est qu'il «est né de l'exténuation des mythes», et même «se réduit à une poursuite exténuante de sa structure.» (Mythologiques, t. III, 1968).
Le temps romanesque peut se jouer des lois du temps réel, le contracter ou le dilater, l'accélérer ou le ralentir. Il mélange des segments et des séquences parfois fort éloignés au plan diachronique. Pour avoir été considéré comme un miroir du temps, un Zeit-Spiegel, le temps romanesque devient, au XXe siècle, un Zerr-Spiegel, un miroir déformant. Ainsi que le montrent les études de cet ouvrage, cet effritement ne nuit pas au genre : la liberté de la fiction y puise un renouvellement constant et assure à sa propre création un avenir qui déjoue les lois du temps. Pari gagné à en juger les auteurs de ce volume.
Peter Schnyder est professeur à l'Université de Haute-Alsace où il dirige l'Institut de Recherche et d'Études en Langues et Littératures européennes (ILLE EA 34 37). Dans la collection «Universités / Domaine littéraire», il a publié L'Homme-livre. Des hommes et des livres - de l'Antiquité au XXe siècle (2007). - Il prépare la publication des Actes du colloque de Mulhouse sur Métamorphoses du mythe. Réécritures anciennes et modernes des mythes antiques.