Collection(s) : Témoignage
Paru le 16/04/2015 | Broché 214 pages
Tout public
avec Joël Reymond
«À quarante-quatre ans, la dope est ma compagne depuis plus de trente ans. Trois décennies à esquinter mon système, à tout foirer, à aligner les overdoses, les sevrages éphémères, les rédemptions sabotées et les rechutes... Par mes propres forces, je n'ai aucune chance de survie. Si je m'en suis sorti aujourd'hui, c'est uniquement parce que Dieu agit en moi et qu'il est fidèle dans ses promesses.»
Le problème de la drogue est aussi aigu et méconnu aujourd'hui que dans les années 80, quand la société prenait conscience de son emprise à travers le choc des scènes ouvertes de Zurich ou du Letten. Mais les jeunes ne partent pas à la dérive uniquement dans les grands centres urbains, comme ce témoignage édifiant vient le rappeler. Beaucoup de toxicomanes ont passé leur vie à flirter avec la mort et celui-ci ne déroge pas à la règle, même si son ton est résolument vivant et porteur d'espoir.
L'auteur a fait deux promesses lors de son incarcération en 2005 : se raconter à ses enfants dont il était séparé et passer le reste de sa vie à intervenir dans le domaine de la prévention. Ce livre, né d'une série d'entretiens avec un journaliste, en est le fruit.
Touchant, drôle, par moments cru et rocambolesque, cet ouvrage fait aussi droit à une réalité récurrente de la toxicomanie : la rechute. C'est un témoignage que devrait connaître toute personne travaillant dans le social, la détention, la justice ou la police. Il sera d'un grand apport à toutes les familles et les proches de personnes qui se battent avec une addiction. Il se lit comme un roman, plein d'aventures et de rebondissements, tout en apportant des clés pratiques accessibles à tous.
Né en 1961, Jean-Daniel Piller a passé la majeure partie de sa vie entre Vaud et Fribourg. Son parcours dans la drogue est très caractéristique, alors que sa réinsertion est, elle, spectaculaire. Polytoxicomane dès l'adolescence, il a néanmoins réussi familialement et professionnellement, dans la construction puis les assurances, avant de replonger vers 40 ans et d'arriver «au bout de lui-même» en prison. Aujourd'hui sobre et réinséré, il travaille dans le domaine des transports.