Paru le 15/10/2020 | Broché 153 pages
Depuis le sable de la péninsule ibérique, la passion de la corrida a gagné l'Amérique latine avant de conquérir la France méridionale. Si les écrivains n'ont pas boudé leur plaisir à évoquer l'atmosphère fébrile des courses et leur dimension souvent tragique, les poètes se sont montrés étonamment plus timides.
Il était temps de balayer cette pudeur inutile en empruntant sans vergogne leur style à quelques-uns d'entre eux. Leur plume se marie parfaitement aux poils des taureaux et leur encre ne refuse pas, à l'occasion, la couleur du sang.
Qu'on pardonne à ces textes d'accueillir des traits parfois appuyés ; il ne faut voir dans ces pastiches assumés qu'un sincère hommage :
Sentimentaux, pourtant à la fin de la course,
On eût aimé frôler distraitement le bras
D'une sombre voisine en cueillant à leur source
Les soupirs expulsés durant la corrida.
Dans ce recueil éclectique, des poèmes librement imités de Ronsard et de du Bellay côtoient d'autres démarqués de Baudelaire, de Verlaine ou encore d'Apollinaire. C'est dire si on est en bonne compagnie.
Né à Montevideo en 1969, ancien khâgneux, diplômé en lettres et en histoire, l'auteur a longtemps vécu aux Antilles et en Afrique avant de se fixer à Nîmes. Finaliste du prix Hemingway à quatre reprises, il a produit une oeuvre fortement marquée par les voyages et les « lointains ailleurs »