Collection(s) : Piccolo
Paru le 23/08/2003 | Broché 408 pages
traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Ippolito tapait à la machine les mémoires que leur père dictait en se réjouissant du bon tour qu'il jouait au roi, à Mussolini et aux «crapules» fascistes. Concettina ne cessait de changer de fiancé, et Giustino disait à Anna qu'elle était trop laide pour pouvoir songer à se marier un jour. Tous les quatre recevaient de grandes boîtes de chocolats d'un ami de leur père, Cenzo Rena. Et des cartes postales que madame Maria glissait dans le cadre de son miroir en se rappelant les grands hôtels qu'elle avait fréquentés avec leur grand-mère du temps où celle-ci était riche. Ils observaient leurs voisins de derrière la haie : les trois enfants, le vieux monsieur et maman chérie. Un jour, ces années-là, celles de l'adolescence et de la guerre, seraient tous leurs hiers.
Née à Palerme, Natalia Ginzburg (1916-1991) grandit à Turin dans un milieu universitaire résolument hostile à Mussolini. En 1938, elle épouse l'écrivain Leone Ginzburg, qui mourra dans les prisons fascistes en 1944. Après la guerre, Natalia Ginzburg collabore à divers journaux, traduit Proust et publie de courts récits, souvent autobiographiques, bientôt suivis de romans, dont Les Mots de la tribu, en 1963. Tous nos hiers, un de ses plus beaux textes, est publié en 1952 (en France en 1956).