Collection(s) : Expression directe
Paru le 08/03/2008 | Broché 169 pages
Tout public
préface Michel Legris
À l'Image des petits-bourgeois de « La Noce » de Bertolt Brecht, le monde des employés et des petits chefs de bureau domine le champ idéologique de l'ensemble du corps social et impose ses valeurs. Le prolétariat semble avoir été dissous comme par magie dans cette opération. Il en a adopté les codes caractérisés par la tyrannie du même : même façon de produire, de consommer, de se divertir, de parler, de (sur)vivre.
Cette classe, moyenne en tout, est l'incarnation de la fin de l'histoire, c'est-à-dire de son effacement au profit de l'actualité la plus immédiate avec ce que cela comporte de sordide, d'amnésie et de malhonnêteté intellectuelle. Glorification de l'individualisme, des lieux communs, des non-lieux, du conformisme et du faux-semblant. Une victoire sans partage.
Signe des temps, le slogan « Tous propriétaires ! » fait florès. Simple et édifiant, il semble se suffire à lui-même et résonne comme « un cri de ralliement ». À lui tout seul, il résume l'utopie des marchés et désigne un lieu d'enfermement. Brandi comme un étendard, il tend à mettre sur un pied d'égalité le propriétaire d'un hôtel particulier à Neuilly, celui d'un deux-pièces-cuisine en HLM et celui d'une « maison de maçon ».
Jean Luc Debry, employé modèle, s'intéresse à des sujets de réflexions que son époque et sa condition sociale réprouvent. Il participe depuis plusieurs années à la revue d'histoire populaire « Gavroche » et est également l'auteur de récits historiques. Il a fait connaître la pièce de Georges Cavalier, « La Commune à Nouméah », écrite et jouée à Fort Boyard le 1er janvier 1872.