Toutes les vies

Ce premier roman est une blessure qu'on lit à vif. Rebeka Warrior ne raconte pas seulement la maladie, le combat contre le cancer de sa compagne Pauline, ni juste la perte : elle plonge dans ce qui reste quand tout bascule : le silence et la douleur, l'aidance épuisante, les doutes, la culpabilité, la colère, les excès. Elle le fait avec une façon de tendre des mots comme des cordes, parfois douloureuses : une écriture virtuose où sa voix musicale se mêle une introspection littéraire profonde. On sent ses influences, ses références (Simone de Beauvoir, Hervé Guibert...) et les fait vibrer à sa manière. On ressort du livre lessivé et incapable d'oublier Pauline. L'écrivaine est portée par cette idée que l'écriture peut sauver, non pas de l'oubli, mais du silence. 

Rebeka Warrior nous livre un témoigner brut sur la perte de l'être aimé. Elle y parle de son rôle d'aidante, de la maladie mais aussi de l’épuisement et la culpabilité qui vont de pair.

Une mise à nu intense pour un premier roman magnifique.

Quand l'écriture console : Rebecca Warrior passe à l'autoFICTION, mot important pour elle , pour nous raconter le cancer et la mort de sa compagne, un récit sur l'amour , le sens de la vie et ses non-sens.

Une plume qui emprunte à la poésie, à la musique, comme elle le dit si bien : "Dans ma tête , faut que ça chante "