Paru le 14/02/2005 | Broché 209 pages
Public motivé
préface Eric Gasparini
En 2001, un article de presse mettait au jour l'épisode jusqu'alors méconnu de plus de 1 600 pupilles de l'île de La Réunion transférés en métropole entre 1963 et 1981. Les départements du Tarn, du Gers et de la Creuse, notamment, connurent l'arrivée de ces petits Réunionnais, officiellement transférés par la DDASS pour un avenir meilleur auprès de familles d'accueil. Stimulés, en début d'année 2002, par la demande d'un milliard d'euros de dédommagement réclamés à l'État par l'un de ces ex-mineurs et par la publication d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sanitaires et sociales, les media se sont emparés de cette affaire depuis lors labellisée "la déportation des enfants réunionnais". Alors que se multiplient, aujourd'hui, les plaintes portées par les Réunionnais transférés devant les tribunaux, les auteurs, deux sociologues et une historienne, ont souhaité apporter un éclairage dépassionné sur cet épisode d'histoire "du temps présent". Trois années de recherche, en métropole et à La Réunion, ont permis aux chercheurs d'accumuler interviews, archives et carnets d'observation, en particulier sur le terrain creusois. Au terme de cette enquête, ils proposent un examen historique du transfert des Réunionnais dans le département de la Creuse et une analyse sociologique de cette politique migratoire imaginée par Michel Debré. À l'heure de la mise en scène médiatique et judiciaire de l'épisode, le questionnement des auteurs sur l'actualité et les logiques d'action des ex-mineurs transférés pourra contribuer, raisonnablement, à mieux saisir les enjeux et contours de cette "affaire".
Gilles Ascaride est Ingénieur de recherche au département de Sociologie de l'Université de Provence et chercheur associé au Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES/CNRS). Il a réalisé de nombreuses recherches et produits différents articles et ouvrages sur l'immigration dans l'espace méditerranéen, dans ses dimensions sociologiques et politiques. Il poursuit, parallèlement, une carrière de romancier.
Corine Spagnoli est rattachée à l'Institut d'études africaines de la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme d'Aix-en-Provence (IEA/CNRS). Ses recherches s'intéressent à la migration des Réunionnais.
Philippe Vitale est Maître de conférences au département de Sociologie de l'Université de Provence et chercheur au Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES/CNRS). Il est, notamment, l'auteur de plusieurs articles sur le CAPES et la langue créoles et l'organisateur de colloques internationaux sur l'espace indianocéanique.