Collection(s) : Traversées de l'Afrique
Paru le 11/01/2007 | Broché 187 pages
Michèle Laforest, grande admiratrice d'Amos Tutuola, nous a déjà donné de magnifiques traductions de My Life in the Bush of Ghosts (Ma vie dans la Brousse des Fantômes, 1988) et Feather Woman of the Jungle (La Femme Plume, 2000). Avec Tutuola, mon bon maître, elle va au bout de sa fascination: Tutuola lui-même devient personnage au milieu de ses fantômes. Enlevé par la terrible Femme Plume, qui se déplace en chevauchant des autruches, il disparaît un beau matin de son domicile d'Ibadan. Nestor, son biographe et serviteur, va se lancer à sa recherche; avec l'aide de Soeur Mary, Mère Secourable, qui prépare des grigris pour défier Femme Plume, et à l'issue d'un parcours initiatique semé d'embûches, il va retrouver son maître et le ramener (est-ce bien sûr?) à la réalité.
Nourri d'une connaissance intime de l'univers de Tutuola, ce récit plein d'humour est aussi la meilleure introduction qui soit à l'oeuvre de l'écrivain nigérian. La légèreté et la subtilité de Michèle Laforest nous rendent complices de ce jeu entre réel et fiction qui ne cesse de déplacer et brouiller les frontières du roman.
Le roman nigérian anglophone est né avec Amos Tutuola (1920-1997), sans doute le plus fécond et le plus original des romanciers anglophones de l'Afrique. The Palm-Wine Drinkard (1952) est salué par Dylan Thomas, traduit en français par Raymond Queneau dès 1953 (L'Ivrogne dans la Brousse), et sans arrêt réédité depuis. Tutuola a beaucoup écrit, gardé la même fantaisie et suscité une kyrielle d'admirateurs.
Michèle Laforest est universitaire, poète et romancière. Elle a notamment publié Les Révoltés d'Ajain (Albin Michel, 2000) et La Clairière (éd. Lucien Souny, 2003). Traductrice de Tutuola, elle lui a consacré un essai; elle a adapté pour le théâtre certains de ses textes.