Paru le 03/12/2005 | Broché 95 pages
correspondance présentée par Pierre Julien Quiers | illustrations Olivier Ondelate
Rien ne m'incitait à aller dans ce coin reculé du Cantal, sinon mon père et son « secret » de Noël. Minuit avait sonné, les enfants avaient encore le nez fourré dans les papiers cadeaux, quand d'un air mystérieux mon père nous invita à le suivre au salon. Il se mit à lire lentement les lettres qu'il tenait serrées dans les mains...
Vingt-deux lettres pour un pèlerinage amoureux à travers une époque, un lieu. Romance corsetée et pourtant libre, d'un autre âge, qui mêle crainte du qu'en dira-t-on, prudes réticences, coquetteries, où chaque personnage tient son rôle, jeunes amoureux, intermédiaire bienveillant, père que l'on imagine bourru et réticent pour la forme. Ce voyage m'avait ébloui. J'aurais voulu qu'il se poursuive encore. Mais la correspondance s'achevait.
« Voilà l'histoire de Théodule (Léon) et Rosa, conclut mon père au terme de la dernière lettre. Jean-Pierre Joseph, leur fils et mon grand-père, était un homme austère. Il n'avait ni la fine gaieté de sa mère, ni la fougue romantique de son père, comme si, toute sa vie, il avait porté secrètement le poids du grand amour brisé de ses parents. Il a pieusement conservé les lettres et les a transmises à mon père qui m'en a donné, à son tour, la garde. Je te les remets pour que tu les remettes à ton fils. Qu'il puisse vivre à vingt ans les même émois ».
Pierre-Julien Quiers
La passion des voyages, l'amour de l'Auvergne.
Après des études de sciences politiques et d'économie à Londres, puis à Paris, P.-J. Quiers se forme sur le terrain. En 1994, il obtient la bourse de jeune journaliste de la Fondation Hachette et part plusieurs mois sur les pas de nomades Tibetains. Il en tire un livre (Histoires tibétaines, Actes Sud, 2000).
Il retourne plusieurs fois dans ce pays qu'il aime, mais travaille aussi dans d'autres pays d'Asie et d'Afrique.
Il en rapporte des articles pour la presse écrite et des films pour la télévision, dont les conflits oubliés ou méconnus forment la trame.
Le Cantal, contrepoids de cette vie nomade est le port d'attache où il revient chaque année.
C'est là que se situe l'histoire émouvante de deux de ses ancêtres paternels.